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Pinsec: le Musée des outils anciens, l'un des plus petits de Suisse, été inauguré

Le Musée des outils anciens a été inauguré samedi à Pinsec, dans le Val d’Anniviers. Plus de 500 pièces sont exposées dans un raccard datant de 1773. Elles témoignent des activités des montagnards du 17e jusqu’au début du 20e siècle.

12 sept. 2020, 10:16
Une vue du Musée des Outils Anciens de Pinsec (MOAP), inauguré samedi.

Le petit village de Pinsec accueille l’un des plus petits musées de Suisse: le MOAP ou Musée des Outils Anciens de Pinsec. Créé par Jean-Pierre Joho, collectionneur passionné, il a ouvert officiellement ses portes samedi, à l’occasion des Journées du patrimoine.

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Le musée se niche dans un petit raccard mais son nom rappelle les plus grands: le MOAP, comme un clin d’oeil au fameux MoMA de New-York. La comparaison s’arrête là. Le musée de Pinsec, petit village d’une trentaine d’habitants construit sur une arête à 1300 mètres d’altitude, regroupe quelque 500 outils anciens.

Forestier-bûcheron, charpentier, menuisier, tavillonneur-ardoisier, vannier, vigneron, cordonnier, fromager, ménagère, tonnelier…: le musée présente une vingtaine de métiers à travers leurs outils et au fil des âges. Sans oublier les vitrines consacrées aux outils recyclés à partir d’une lime, aux curiosités (un mètre pliable en fer, un chausse-pied forgé main), aux enfants (une boîte à crayons, une petite hache) ou encore aux moyens de transport (le mulet, la luge).

Les plus anciens outils datés sont du 17e siècle.
Jean-Pierre Joho, collectionneur passionné

«Les plus anciens outils datés sont du 17e siècle, comme ce poids d’une balance romaine de 1667. D’autres objets sont plus anciens mais ils ne sont pas datés, comme des clés des 15e et 16e siècles», explique le collectionneur.

 

 

Marchés aux puces

Tout a commencé en 1974: Jean-Pierre Joho plante deux vieilles faucilles sur un mur de la cage d’escalier de sa maison pour éviter de se frotter au méchant crépi. «Ma femme m’a demandé 'tu n’as pas d’autres outils à y ajouter?' Ce fut le déclic et à partir de là, je n’ai plus arrêté de collectionner».

 

Un raccard abrite le Musée des Outils Anciens de Pinsec inauguré samedi. (Keystone/Jean-Christophe Bott)

 

Alors professeur d’orthodontie et de pédodontie à la faculté de médecine de Genève, il profite de ses nombreux déplacements professionnels en Suisse et à l’étranger et de son temps libre pour courir les marchés aux puces, les antiquaires et les ventes aux enchères. Aujourd’hui, sa collection dépasse les 1200 outils.

Un article sur Dédé

Glaronais mais Genevois d’adoption, Jean-Pierre Joho n’avait jamais mis les pieds à Pinsec. C’est en 2016, en lisant un article dans Le Temps consacré au président de la société de Pinsec, André Abbé dit Dédé, qu’il découvre ce village tellement pentu qu’on raconte que même les poules y sont ferrées.

 

 

«Dans l’article, Dédé expliquait que l’un des projets qui lui tenaient à coeur était d’ouvrir un musée des vieux outils, mais que le problème était que les gens de la vallée hésitaient encore à lui prêter leurs matériels d’époque», raconte Jean-Pierre Joho. Ni une ni deux, il contacte Dédé et offre sa collection.

Puis il sollicite des amis et surtout casse sa tirelire pour conduire la rénovation et l’aménagement du raccard. Quatre ans et un gros labeur plus tard, le MOAP ouvre ses portes.

Un arbre de 1733

«J’ai voulu un musée ludique et interactif», souligne Jean-Pierre Joho, également auteur et éditeur de la plaquette trilingue français, allemand, anglais présentant le MOAP. Le collectionneur invite le public à scanner les QR codes qui jalonnent l’exposition pour visionner une série de films datant de 1930 à 1960 présentant des outils et leur utilisation ainsi que les travaux dans les champs et les vignes.

J’ai voulu un musée ludique et interactif.
Jean-Pierre Joho, collectionneur passionné

«Un outil, c’est le prolongement de la main couplé à l’intelligence de l’homme», résume Jean-Pierre Joho, heureux de voir sa collection mise en valeur dans un lieu aussi ancien que certains de ses objets. Curieux et résolu, il a envoyé un morceau d’une poutre de l’ancienne charpente du raccard à un laboratoire de dendrochronologie: «L’arbre qui en est à l’origine a été abattu en mai 1733…».

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