Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Nendaz: il avait abattu sa femme avec un pistolet et pourtant il pourrait être acquitté car jugé irresponsable

Un mari qui avait abattu sa femme en 2016 à Nendaz est jugé à Sion pour assassinat. Le tribunal suivra-t-il le Ministère public qui demande un acquittement, l’expertise médicale estimant l’accusé irresponsable?

03 févr. 2020, 11:18
L'homme jugé à Sion avait tué son épouse à Nendaz en mai 2016.

Le mari place trois balles dans son pistolet. Il monte dans la chambre, place ses genoux sur les épaules de son épouse endormie qui se réveille en sursaut, mais ne peut s’échapper. Ce jour de mai 2016 à Nendaz, la malheureuse a juste le temps d’entendre son époux lui lancer: «Je n’irai pas en EMS», avant d’être froidement abattue.

Lundi à Sion, devant le Tribunal d’Hérens Conthey, ce septuagénaire a raconté son acte d’un ton posé, répondant en détail aux questions de la présidente Isabelle Boson. Il se souvient de tout, jusqu’à l’instant fatal: «Je lui ai tiré une balle dans la tête.»

«Elle menaçait de m’envoyer dans un home»

L’homme était furieux ce jour de mai 2016 à son domicile de Nendaz. «Elle n’arrêtait pas de me traiter d’imbécile et de me donner d’autres noms d’oiseaux. Elle menaçait de vendre la maison et de m’envoyer dans un home» a-t-il expliqué ce lundi.

Après avoir tiré, le mari tentera de faire disparaître le corps de sa femme et d’effacer des traces, allant jusqu’à simuler un suicide. «J’étais à l’ouest, c’était ridicule», a-t-il reconnu devant le tribunal.

Un tribunal devant lequel, il a semblé tout à fait conscient de la gravité de son crime. «Si vous saviez comme je regrette. Nous étions une famille unie» dit-il aux juges. Il n’en demeure pas moins que l’accusé a prémédité son acte et fait preuve de sang-froid. «J’avais dans l’idée de la tuer depuis un mois», a-t-il avoué.

«Ne vous y trompez pas», avertit pourtant la procureure Liliane Bruttin-Mottier. Car les experts médicaux parlent d’un homme malade psychiquement, souffrant de lésions cérébrales et de troubles mentaux. Pour le dernier expert consulté, l’accusé est incapable de comprendre le jour du crime que son acte était illégal.

Plusieurs expertises

Incarcéré dans un premier temps, l’homme est soigné depuis bientôt un an et demi dans un hôpital psychiatrique. Et le Ministère public de demander au tribunal de reconnaître l’accusé irresponsable. Cette procédure est particulière, mais prévue par la loi. Le problème dans cette affaire, c’est que le premier expert n’a pas aidé à clarifier le degré de responsabilité de l’accusé. Il a fallu deux autres expertises pour obtenir un avis tranché sur cet homme qui était déjà soigné avant son crime.

Le verdict de ce procès sera connu prochainement. Si les juges suivent l’expert et le Ministère public, le mari sera acquitté de l’accusation d’assassinat et placé dans un établissement pour y être soigné.

Votre publicité ici avec IMPACT_medias