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Le photographe sédunois Gilbert Vogt n’est plus

Photoreporter au regard affûté et photographe humaniste, le Sédunois Gilbert Vogt nous a quittés à l’âge de 60 ans. Amis et anciens collègues gardent le souvenir d’un professionnel exigeant, d’un homme hypersensible, avec ses fêlures. Hommage.

11 févr. 2020, 17:21
Gilbert Vogt a monté sa dernière exposition en mai 2019 à la Grenette à Sion.

En mai dernier, il jetait ses nombreux souvenirs – quarante années sur pellicule – dans l’exposition «Itinéraire sans frontières» à la Grenette à Sion qui a aujourd’hui valeur de testament.

Le photographe Gilbert Vogt s’est éteint dans la nuit de lundi à mardi à l’âge de 60 ans. Le Sédunois s’était fait un nom dans la presse helvétique à la fin des années 80, collaborant comme indépendant à de nombreux titres. Dont «Le Matin».

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Ancien journaliste au quotidien orange, Jean Bonnard se souvient «d’un remarquable photographe, d’un type fantastique mais qui était aussi un écorché vif». «Gilbert ne m’a jamais déçu. Je lui faisais une confiance aveugle. Il avait le don de capter l’inattendu.» Un personnage à la sensibilité exacerbée qui lui a valu quelques éraflures.

Quasi contemporain du Sédunois, Robert Hofer, qui a partagé avec lui les bancs de l’Ecole de photographie de Vevey, le décrit avant tout comme «un photographe humaniste». «Il maîtrisait la juste distance et savait faire corps avec son sujet pour l’apprivoiser.»

Entre ombres et lumières

S’il a beaucoup bourlingué pour ses reportages de la Palestine au Liban en passant par l’Ouganda, Gilbert Vogt a toujours entretenu un rapport ambivalent d’amour-haine avec son canton natal. «Il photographie son coin de pays pointu, tout en arêtes, en penchant son appareil pour y ajouter par-ci par-là cette petite fêlure dans ce paysage mental un peu trop lisse», écrivait Robert Hofer en marge de son dernier accrochage.

Photographe au «Nouvelliste», Sacha Bittel garde un souvenir prégnant de son mentor. «C’est lui qui m’a appris le métier.» C’était en 1994, et l’arpète ne l’a plus quitté jusqu’en 2010. «C’était pourtant une école à la dure. Gilbert était super exigeant. Il ne lâchait rien», confie Sacha Bittel qui a dû souvent composer avec des critiques sur son cadrage même après avoir passé professionnel.

«Mais ce que je retiens de lui et qu’il ne montrait pas souvent en public, c’est qu’il avait le cœur sur la main. Il aimait les gens par-dessus tout. Et c’est dans la photographie qu’il l’exprimait le mieux.»

Un photographe, un regard, un artiste, un homme au fond, avec ses parts d’ombre et de lumière, s’en est allé. Sur la pointe des pieds. Comme il a toujours su s’effacer derrière un objectif.

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