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La mère infanticide de Sierre échappe à la prison

Le Tribunal cantonal confirme le jugement du Tribunal de Sierre dans l’affaire de la maman infanticide de Sierre. Elle échappe à la prison grâce à une peine compatible avec le sursis.

15 oct. 2019, 11:00
La maman avait jeté le corps de son bébé au milieu des ordures dans un molok en 2015 à Sierre. (image d'illustration)

Le Tribunal cantonal (TC) n’a pas retenu l’assassinat dans l’affaire sordide de la maman qui avait tué son nouveau-né en 2015. Les juges ont confirmé le verdict de première instance du Tribunal de Sierre: ce sera deux ans de prison avec sursis pour infanticide.

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Le Ministère public demandait cinq fois plus: dix ans de prison, soit la peine minimale pour un assassinat. Une sanction qui n’aurait pas été compatible avec le sursis.

Recours possible

Lors du procès, le premier procureur du Valais central avait réfuté toute circonstance atténuante. Pour Olivier Elsig, il s’agit d’«un acte délibéré, froid, ignoble d’une mère qui a infligé de longues souffrances à son bébé». Désormais, le Ministère public dit vouloir «analyser le jugement du TC afin d’examiner la possibilité de recourir auprès du Tribunal fédéral».

La mère condamnée, âgée aujourd’hui de 37 ans, avait caché sa quatrième grossesse, accouchant seule dans sa baignoire avant d’étouffer pendant de longues minutes le bébé qui pleurait et risquait d’alerter le reste de la famille.

Le corps fut caché d’abord dans une armoire, puis sur le balcon dans un sac-poubelle, avant d’être jeté dans un molok lorsque sa génitrice sortit pour faire ses courses.

Contre l’avis de l’expert

Le TC a suivi la défense et considéré que cette femme était perturbée par l’accouchement. On parle alors d’état puerpéral. Pourtant, l’expert médical judiciaire avait écarté cette hypothèse. En effet, ce médecin français, qui a notamment travaillé sur l’affaire Courjault et ses trois bébés congelés, n’a pas de doute dans le dossier sierrois. Il l’a dit au procès: «Juste après l’accouchement, la maman était dans un état qui n’a pas eu d’influence sur son acte.»

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Le TC n’a pas la même lecture des faits. Selon lui, «la maman avait la tête vide, elle ne pensait à rien, les gestes se faisaient tout seuls, comme s’il n’y avait personne à l’intérieur d’elle-même».

Pour la Cour cantonale, «ces éléments, ajoutés aux troubles psychiques de la prévenue, au laps de temps très court séparant la naissance de l’acte homicide, au contexte particulier de l’accouchement et aux douleurs liées à celui-ci, suffisent à démontrer que l’accusée était encore sous l’influence de l’état puerpéral lorsqu’elle a étouffé son enfant».

Or, si cet état particulier est retenu, le tribunal n’a pas le choix: le Code pénal oblige à qualifier le crime d’infanticide. La peine ne peut alors dépasser trois ans de prison. Et jusqu’à deux ans de prison, le sursis total est la règle.

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