Une douce pénombre règne dans la magnifique salle de spectacle à la charpente apparente de la Ferme-Asile de Sion. Sur la gauche, les musiciens de l’orchestre – accordéon, flûte, clarinette, percussions et trombone pour les uns, violon, alto, violoncelle et contrebasse pour les autres – s’échauffent, qui les lèvres, qui les doigts, dans une joyeuse cacophonie.
Devant les spectateurs, une scène immense et sobrement meublée – chaises, tables, canapé et plantes vertes – bordée, et à gauche et à droite, de nombreuses portes. La lumière faiblit encore et, surgit de nulle part, le chef d’orchestre, redingote et nœud papillon. Il fait son entrée, lève alors sa baguette, l’agite au-dessus de sa tête, et c’est parti pour plus de deux heures d’un opéra bouffe, «La belle Hélène», qui a fait le succès de Jacques Offenbach le 17 décembre 1864 à Paris, au Théâtre des Variétés.