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L’ultime adieu aux époux du glacier de Tsanfleuron

L’église de Saint-Germain était pleine samedi matin pour rendre un dernier hommage au couple Dumoulin, retrouvé après avoir été prisonnier des glaces pendant 75 ans.

22 juil. 2017, 10:46
/ Màj. le 23 juil. 2017 à 08:16
La famille s'est habillée en blanc pour rendre un dernier hommage à Francine et Marcelin Dumoulin.

Marceline Udry Dumoulin l’avait annoncé en début de semaine, elle ne porterait pas de noir à l’enterrement de ses parents Francine et Marcelin parce que «le blanc représente la couleur de l’espoir que je n’ai jamais perdu». Promesse tenue samedi matin à l’église de Saint-Germain puisque toute la famille avait choisi le blanc.

Même le personnel religieux a troqué l’habituel violet, couleur de circonstance pour les enterrements, contre une aube immaculée. Ce changement de teinte est le seul détail -avec la présence policière (voir encadré)- qui laissait penser que l’enterrement sortait de l’ordinaire. Tout le reste de la cérémonie a suivi le protocole à la lettre et en toute simplicité comme l’avait annoncé l’abbé Jean Varone, prêtre choisi par la famille des disparus pour accompagner les défunts lors de leur dernier voyage.

«La montagne qui nous rassemble»

«Dans l’ancien testament, tous les événements importants se passaient sur la montagne. Dans l’évangile, quand le Christ avait un message important il allait sur la montagne». C’est par ces deux phrases que le curé a débuté son homélie avant d’expliquer que c’était la montagne qui a rassemblé tout le monde. «Une montagne qui les a gardés et qui vient de nous les rendre.»

L’abbé Jean Varone a continué en rappelant la vie des époux Dumoulin, de Marcelin, l’artiste qui aimait chanter et de sa femme Francine, enseignante. Il a aussi évoqué les orphelins et leur parcours avant de conclure en revenant sur les 75 ans qui ont séparé la disparition de l’enterrement: «Quand on aime quelqu’un, il n’y a pas de date.» Francine et Marcelin Dumoulin reposent désormais pour l’éternité aux côtés de leurs cinq enfants au cimetière de Savièse.   

 

«Je les ai vus partir»

L’abbé Jean Varone était secondé par l’abbé Jean Udry, également un proche de la famille et qui a la particularité d’avoir été servant de messe à la chapelle de My un certain 15 août 1942, jour où Francine et Marcelin Dumoulin ont chanté la messe avant de prendre la direction du glacier. «Je m’en rappelle très bien. Marcelin était cordonnier, je vois encore ses gros souliers», a confié l’homme de foi après la cérémonie.

Pour lui comme pour la famille, cet enterrement avait une signification très particulière: «Vous ne vous rendez pas compte le baume que cela me met au cœur. Je suis resté très proche de Marceline, nous avons notamment été à Lourdes ensemble en 1960 et je suis vraiment content que toute la famille ait trouvé la paix et le réconfort.»

Ce sentiment était partagé par tous les fidèles à la sortie de l’église. Les plus jeunes étaient soulagés pour la famille enfin fixée sur le sort de leurs parents. Les plus anciens dont certains ont connu Francine Dumoulin comme institutrice ont pu terminer sereinement une histoire qui avait ébranlé toute la communauté saviésanne. «Ça avait vraiment marqué les esprits à l’époque. Le fait de ne pas les avoir retrouvés malgré les intenses recherches ainsi que la douleur de voir ces si jeunes orphelins», a raconté ému une habitante de Savièse.

Quant à la famille, elle n’a pas immédiatement souhaité répondre aux sollicitations des journalistes après la cérémonie mais il suffisait de voir les sourires sur les visages pour comprendre l’intense soulagement qui les animait.

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