Elle porte bien son nom, la forêt Derrière. Il y résonne une part de mystère. «Derrière» pour cachée, isolée, préservée. Nous sommes sur les hauts d’Hérémence. Le long du chemin, à l’orée des bois, des dizaines et des dizaines de croix. En bois, en pierre, en fer. Religieusement rangées dans un sacré désordre. Elles habillent une source qui perce la mousse. On l’appelle la fontaine des morts. Notre exploration est interrompue par Marie-Rose Dayer. L’habitante d’Hérémence se précipite. Les bras d’une croix étaient tombés. L’équilibre est maintenant rétabli.
Sur la route des défunts
«L’année prochaine, cela fera trente ans que je prends soin de la fontaine des morts», confie la retraitée avec entrain. Propriétaire d’un chalet à quelques pas de là, Marie-Rose Dayer veille fréquemment sur ce lieu sans pareil. Chaque année, au sortir de l’hiver, elle relève les croix affaissées par le poids de la neige. Elle recloue celles...