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Découverte exceptionnelle à Sion, des stèles ornées 3000 ans avant notre ère

Mis au jour au début de l’été, le dolmen de Don Bosco cachait deux pièces exceptionnelles, des stèles gravées du troisième millénaire avant notre ère. C’est une découverte majeure, la première de ce type depuis cinquante ans, qui confirme la place de Sion comme haut lieu de l’archéologie européenne.

05 sept. 2018, 10:39
/ Màj. le 05 sept. 2018 à 17:15
Les gravures de la première stèle sont apparues lors de son transport. À droite, la tête avec son collier matérialisé par deux traits curvilignes parallèles ; au centre, les bras et les mains.

Les deux stèles représentent un corps humain. Sur la première, on distingue un collier, une ceinture stylisée et les mains sont figurées avec réalisme. La deuxième, dont la tête a disparu, est ornée de pendentifs en spirale. Les deux devaient représenter un personnage important de la communauté et sans doute permettre d’identifier le dolmen devant lequel elles se dressaient, comme une pierre tombale aujourd’hui.

Plus de cent corps par dolmen

Monument funéraire pouvant contenir jusqu’à cent corps, un dolmen était utilisé sur des décennies, voire des siècles. «Une partie de la population avait le droit d’y être ensevelie. On ignore selon quels critères», explique François Mariéthoz, archéologue cantonal adjoint, «mais on y trouve en général autant des hommes que des femmes, des adultes et des enfants».

Cette découverte est à mettre en relation avec celle du Petit-Chasseur, au début des années 60: onze dolmens dont certaines des stèles sont des références mondiales. «C'est la même époque. Il y avait deux nécropoles, une à l’est et à l'autre à l’ouest de la zone d’habitation, peut-être le long des voies de communication», ajoute François Mariéthoz.

Des pièces exceptionnelles

L’étude de la chambre funéraire et des ossements commence maintenant. Mais celles des stèles pose une colle aux archéologues. «La dernière découverte de ce type dans l’arc alpin remonte à cinquante ans. Ces pièces sont très rares, il y a peu de spécialistes sur le plan mondial», selon François Mariéthoz. Mais tout sera fait à Sion car ces stèles sont fragiles. Après 5000 ans dans les alluvions de la Sionne, elles peuvent se casser. La terre qui les recouvre fait parfois office de ciment, elle maintient des parties ensemble.

Ces pièces sont tellement rares qu'on trouve peu de spécialistes sur le plan mondial pour les analyser. François Mariéthoz, archéologue cantonal adjoint

Les stèles seront nettoyées et étudiées selon les dernières méthodes. Ce traitement permettra de découvrir de nouveaux motifs aujourd’hui cachés. On pourra en savoir plus sur les rituels funéraires, l’organisation sociale et la pensée symbolique de cet âge.

 

 

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