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Contre la chaleur, un goudron blanc du futur en test à Sion

En finir avec ces routes qui réchauffent les villes. Voilà l’ambition d’un projet pilote mené à Sion depuis vendredi.

03 juil. 2020, 17:00
Les granulats clairs dispersés sur le goudron encore chaud sont censés, à terme, diminuer la chaleur ambiante.

Des silhouettes orange saupoudrent des petits cailloux blancs sur un goudron noir encore bouillant. L’objectif? Lutter contre les îlots de chaleur caractéristiques du cagnard valaisan. Car on ne le sait pas toujours, mais les teintes foncées des routes font grimper la température ambiante, en restituant l’énergie du soleil, qu’elles ont préalablement absorbée.

Ce phénomène provoque des problèmes respiratoires et cardiovasculaires chez certaines personnes. C’est pourquoi les autorités cherchent des moyens de refroidir les rues. Jusqu’ici, elles ont surtout amené de la végétation au milieu de bâtiments, idéalement repeints dans des tons clairs. Demain, elles pourraient aussi blanchir les routes. C’est en tout cas l’idée du projet pilote lancé vendredi matin à Sion.

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Projet pilote quasi inédit

A la rue de la Dixence, Erik Bühlmann, du bureau d’ingénieurs Grolimund & Partner, observe les opérations avec enthousiasme. «C’est seulement la deuxième fois que cette technologie, déjà expérimentée au Japon et aux Etats-Unis, est testée en Suisse. J’espère vraiment que les résultats seront concluants, car le potentiel de refroidissement serait plus grand qu’en agissant sur la couleur des immeubles.»

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Huit types, plus ou moins clairs, de revêtement sont posés dans le secteur de Chandoline. Des capteurs, intégrés au bitume, analyseront le comportement thermique de ce potentiel goudron du futur. Le verdict est attendu d’ici à la fin de l’année. «On veut offrir plusieurs variantes de goudron, avec des coûts efficacité différents, vu que les villes n’ont pas toutes les mêmes besoins», précise Erik Bühlmann, qui ajoute que les îlots de chaleur sont particulièrement problématiques au cœur des villes.

Et du 100% blanc?

Dans ce cas, pourquoi tester des revêtements clairs à la rue de la Dixence, éloignée des maisons? «Parce que pour les tests, nous avons besoin d’une surface homogène, ce qu’en ville l’ombre des bâtiments ne permet pas.»

Avec uniquement des granulats clairs, le goudron ne résisterait pas au passage des véhicules.
Lucien Pignat, ingénieur au Service cantonal de la mobilité

Et la question qui tue: si le blanc permet de refroidir les villes, pourquoi ne pas construire des routes 100% blanches? «Car les granulats clairs ne résistent pas assez au passage des véhicules», répond Lucien Pignat, du Service cantonal de la mobilité. A l’instar d’un collaborateur de l’Office fédéral de l’environnement, l’employé de l’Etat du Valais était présent vendredi matin à Sion pour observer les premiers essais grandeur nature d’une technologie potentiellement révolutionnaire.

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