Votre publicité ici avec IMPACT_medias

«C'est 50 ans de souvenirs envolés», le propriétaire de la maison détruite par les flammes à Bramois témoigne

L’incendie qui a détruit lundi une bâtisse du vieux village de Bramois laisse derrière lui des habitants qui ont tout perdu. Emu, le propriétaire des lieux témoigne.

26 juin 2018, 18:00
Jean-Marc Ambord accuse le coup au lendemain de l'incendie qui a ravagé sa bâtisse.

«Je venais de tout rénover, bo****. Tout est loin.» Il a le verbe brut. Ces mots qui s’échappent des tripes quand, ému, on ne peut dire autrement. Jean-Marc Ambord a vu lundi soir la maison de toute une vie partir en fumée. Au cœur du vieux village de Bramois, la bâtisse dont il est le propriétaire a été consumée par un incendie un peu après 17 h, alors que ses habitants étaient tous absents. «On m’a tout de suite appelé. Le feu a pris largement en un quart d’heure seulement, il était impossible de monter les escaliers, sinon tu mourais», raconte-t-il.

A lire aussi : Bramois: un incendie se déclare dans une maison

Une intervention compliquée

Le feu a été particulièrement difficile à dompter. D’autant plus que la menace redoublait au centre d’un vieux village où les bâtiments sont très rapprochés et où les flammes étaient susceptibles de ronger les habitations alentour. «L’intervention a été compliquée. L’accès au sinistre n’était pas simple puisque tout est serré dans le secteur. De plus, il y avait une charge thermique élevée sous le toit, due a une bonne isolation qui a mené à un effet de boîte de conserve», précise Damien Corvaglia, capitaine du CSI de Sion et chef d’intervention.

Renforcés par le CSI de Sierre, les pompiers ont engagé des moyens aériens pour gagner en force de frappe. Quelques habitants ont été évacués préventivement, tandis que le voisinage a été confiné chez lui, fenêtres fermées, pour éviter les désagréments des fumées. En milieu de soirée, le feu était maîtrisé. Laissant, derrière lui, des dommages importants.
 

Le toit de la maison a dû être retiré pour éviter l'effondrement ou que le feu ne continue de se propager. © LE NOUVELLISTE


Une charge émotionnelle

«Ce n’est que du matériel. Personne n’est blessé et le quartier n’a pas grillé, c’est ce qui compte». Quelques dizaines d’heures seulement après l’incendie, Jean-Marc Ambord garde le cap ce mardi matin. Mais accuse un coup qui se fait dur. Parce que les objets, certes matériels, sont chargés d’affection et de mémoire. «50 ans de souvenirs qui s’envolent, ça fait mal. 50 ans de tir, de médailles, je n’ai plus rien», confie-t-il. Amateur de tir et président de six sociétés locales et de deux fédérations, le Bramoisien ne peut s’empêcher de s’inquiéter pour elles. «Tous les documents et archives y étaient.»

Garder l’humour

A côté des décombres, où la police scientifique est encore à l’œuvre, les villageois passent, échangent un mot sympathique et offrent leur soutien à la famille. Dans une atmosphère où, malgré tout, on ne laisse pas le destin frapper trop fort. On garde l’espoir et, surtout, l’humour. «Vous me voulez avec ou sans le sourire sur la photo?», glisse Jean-Marc Ambord avant de poser devant l’appareil. Quelques minutes auparavant, un proche lui lançait en blaguant: «La reconnaissance de dette a brûlé aussi, non?»

Ces ondes positives, Jean-Marc Ambord les a tout de suite ressenties. «Je souhaite remercier tous les gens qui m’ont proposé leur aide, j’ai reçu une cinquantaine de coups de fil et ça continue.» Un élan de solidarité précieux pour conjurer les coups du sort. Et reconstruire ce qui peut l’être. Ensemble.

Votre publicité ici avec IMPACT_medias