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A Sion, Demoscan redistribue les cartes du processus démocratique

Dans le cadre du projet Demoscan, les vingt participants tirés au sort pour rédiger un rapport sur les enjeux de l’initiative fédérale «Davantage de logements abordables» ont mis un point final à leur travail. Le document sera envoyé à tous les ménages de la capitale.

09 janv. 2020, 17:02
Les panélistes ont travaillé pendant quatre jours à la chapelle de l'Espace-Création.

Il tient sur une page A4. Le rapport, fruit d’une réflexion de quatre jours, fleurira dans 21 000 boîtes aux lettres sédunoises dès le début de la semaine prochaine. Au recto, huit points résument les principaux enjeux alors qu’au verso, les arguments jugés les plus pertinents par les panélistes sont listés et analysés. Ils détaillent notamment les questions liées à la surévaluation des loyers ou aux coûts supplémentaires générés par l’initiative soumise au peuple le 9 février prochain.

Chaque citoyen a le droit de vote et un même pouvoir décisionnel.
Nenad Stojanovic, porteur du projet

Cette synthèse, objective, nourrit l’ambition d’informer, mais aussi d’inciter les votants à exprimer leur voix. Quelles que soient l’importance ou la complexité d’un scrutin, «chaque citoyen a le droit de vote et un même pouvoir décisionnel», insiste le porteur du projet Demoscan, Nenad Stojanovic. A l’entendre, ce processus développe le respect démocratique qui poursuit «l’idéal de l’égalité», reprend le professeur FNS de science politique à l’Université de Genève.

Les participants acquis à la cause

«Notre démocratie est malade.» Autour de la table, le panéliste Werner Schneider trépigne. «On nous envie un système que nous glorifions, mais qu’en faisons-nous?» assène-t-il en référence au désintérêt des citoyens pour la chose publique. Mais, selon lui, la démarche de Demoscan cible précisément cette problématique.

Avec Demoscan, toutes les couches de la population peuvent se sentir concernées.
Werner Schneider, panéliste

En présentant un objet législatif de manière simple et objective, «toutes les couches de la population peuvent se sentir concernées», relève le truculent participant qui promet de «faire sonner creux les slogans des agences de communication». Il en est convaincu, «l’expérience doit être renouvelée et essaimer dans tout le pays.» Selon Nenad Stojanovic, le projet sera reconduit dans une autre commune, «comparable à celle de Sion».

Ismaël Grosjean a, lui aussi, pris part à la démarche citoyenne. De quoi, dit-il, aiguiser son sens de la démocratie. «Les médias ont tendance à présenter des positions partisanes. Avec les autres panélistes, nous avons cherché l’équilibre entre les arguments des deux camps pour présenter une vue d’ensemble sans donner de recommandation de vote.»

Les médias ont tendance à présenter des positions partisanes.
Ismaël Grosjean, panéliste

L’impact évalué

Les porteurs du projet veulent à présent mesurer l’impact du document. Pour ce faire, quelque 2500 citoyens ont reçu un questionnaire, soit 10% des votants de la capitale. «Nous cherchons notamment à savoir s’ils ont trouvé le rapport utile, compréhensible et s’il a influencé leur décision finale.» Les premières conclusions de l’enquête devraient tomber dans les trois prochains mois.
 

Un projet pilote
Pour mener à bien ce projet unique en Suisse, vingt participants tirés au sort se sont penchés l’espace de deux week-ends sur l’initiative populaire fédérale «Davantage de logements abordables». Les deux premiers jours étaient dédiés à l’audition d’experts, d’initiants et d’opposants au texte, alors que les deux derniers étaient réservés aux débats et à la rédaction du rapport.

Contrairement à la brochure distribuée par le Conseil fédéral avant chaque votation, le document réalisé par les panélistes n’émet pas de recommandation. Soutenu par le Fonds national suisse et la Ville de Sion, Demoscan a été lancé par le professeur Stojanovic qui s’est inspiré d’expériences menées en Oregon et dans d’autres Etats américains.
 
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