Un inventaire exhaustif de 650 pages recensant les oiseaux nicheurs de Suisse. C’est, en substance, le fruit d’un travail colossal auquel Jérémy Savioz a pris part. Et, à en croire le Sierrois engagé dans plusieurs organismes ornithologiques, «le bilan est peu réjouissant».
Ce sont les oiseaux des milieux agricoles, à l’instar de l’alouette, qui sont les plus touchés. «Ils souffrent le plus et accusent de lourdes pertes en raison d’une agriculture trop intensive et de l’urbanisation croissante.»
L’ouvrage, édité tous les vingt ans, permet également de comprendre que si le nombre d’espèces est a priori constant, une partie d’entre elles «sont sur le déclin». En outre, relève Jérémy Savioz, «le morcellement et l’assèchement des sites humides (marais, tourbières)» fait stagner à un niveau très bas les effectifs de plusieurs espèces humides.
Quelques signaux positifs
Globalement, l’encyclopédie décrit un environnement peu favorable aux oiseaux nicheurs. Mais pas que. «Les effectifs d’un grand nombre d’espèces forestières augmentent», souligne le collaborateur scientifique. «Les surfaces forestières gagnent du terrain et les pratiques sylvicoles (ndlr: relatives à la forêt) tiennent davantage compte de la biodiversité que par le passé.»
S’ajoute à cela le nombre de rapaces qui est en augmentation notamment grâce à l’interdiction de certains pesticides.
L’atlas – dont la réalisation a nécessité quelque 35 000 heures de terrain – sera disponible sur le marché à la fin novembre.