Il faut bien que l’image naisse. Comment, pourquoi elle naît, cela appartient à l’intériorité de l’artiste. Chez Valentin Carron, celle, très graphique, de cet âne, cet «ami simple», est venue à la suite de la lecture de l’intégralité des fables de La Fontaine, qu’il avait – comme beaucoup certainement – survolées jusque-là. «J’avais un tirage en PDF où il y avait cette représentation des trois ânes, certainement réalisée par un professeur d’école primaire en France… Je les ai trouvés très graphiques, justes…»
Peut-être est-ce l’opiniâtreté du professeur qui souhaitait embellir ses copies. Peut-être est-ce la figure même de cet animal on ne peut plus humble et la symbolique têtue qu’il charrie. Peut-être est-ce l’importance qu’il a eue lors de la construction du barrage au début des années 50… Toujours est-il que l’image s’est imposée, alors même que Valentin Carron, tout juste sacré Prix culturel 2020 de l’Etat du Valais, avait...