Sous le regard attentif de sa maman, Lily-Rose fait déjà preuve d’une belle aisance lorsqu’il s’agit de guider sa ponette Osana. D’un obstacle à l’autre du parcours, l’animal obéit au doigt et à l’œil aux ordres de la petite fille de 3 ans.
Puis, d’un seul geste de la main, elle le fait s’arrêter devant l’objectif du photographe. Cela semble facile, naturel. «Ce que montre ma fille, c’est ce que je souhaite insuffler à mes autres élèves», explique Lisa Fatio.
Comprendre le langage des chevaux
Depuis cet été, la jeune femme dispense des cours d’équitation d’un genre unique au Brocard, sur la commune de Martigny-Combe. Son approche, qui se veut «à contre-courant de tout ce qui se fait ailleurs en Suisse», prône un apprentissage au sol.
L’objectif? Faire prendre conscience qu’il y a bien plus à apprendre à côté d’un cheval que sur son dos. «Cet animal manifeste par exemple sa nervosité ou son apaisement à travers de multiples signaux qu’il s’agit de bien connaître. Un enfant doit prendre le temps de l’observer, plutôt que de simplement le considérer comme une chaise qui fait des tours de manège», confie celle qui, avant de s’établir au coude du Rhône, a dispensé son enseignement dans toute la Suisse romande, et même à Lille.
Lisa Fatio a dispensé ses enseignements dans toute la Suisse romande, et même jusqu'à Lille, avant d'implanter son école à Martigny-Combe. © Sacha Bittel
Dans son Ecole du cheval heureux de Martigny-Combe, Lisa Fatio accueille des enfants de 18 mois à 10 ans, mais aussi quelques adultes. Sa méthode d’apprentissage passe par le brossage de poneys, des parcours d’obstacles, une initiation aux allures ou encore de nombreux exercices de maniabilité. Avec deux règles d’or: le respect de l’animal et la non-utilisation de la violence. «Il existe encore en Suisse de trop nombreux manèges dans lesquels les chevaux sont dressés à la militaire.»
Un animal aux vertus thérapeutiques
Si la méthodologie qu’elle a développée est transposable du poney au cheval, elle peut également s’avérer utile dans la vie quotidienne de ses élèves. Ainsi, un enfant craintif ou introverti trouvera par exemple le moyen de prendre confiance en lui au contact de l’animal. «On peut prêter au cheval des vertus thérapeutiques», lance Lisa. «Peu importe l’âge, nous avons tous quelque chose à régler avec nous-mêmes. Je n’ai pas la prétention de pouvoir changer la vie de mes élèves ou d’en faire des dresseurs professionnels, mais simplement de leur donner quelques clés.»