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60 ans de combat pour sauver le patrimoine de Martigny résumés dans un livre

Le Manoir, la maison du sel au Bourg, l'église paroissiale, l'hôtel Clerc ou les maisons Yergen, Simonetta et Luy...L’association Patrimoines de Martigny se bat depuis 60 ans pour conserver le bâti historique de la ville. Elle édite un livre à cette occasion.

07 juil. 2020, 19:00
Président de l'association Patrimoines de Martigny, Christophe Lugon-Moulin présente le livre édité pour les 60 ans de l'association devant le Manoir de la ville, là où tout a commencé...

Pionnière lors de sa création, en 1959, l’association Patrimoines de Martigny vient d’éditer un livre de référence en guise de bilan de ses 60 ans d’engagement pour la défense du patrimoine octodurien

«Au fil du temps, nous avons publié une vingtaine de bulletins, chacun consacré à un thème défini, mais c’est la première fois que nous proposons un ouvrage d’envergure signé par plusieurs membres du comité de l’association», annonce l’historien Roland Farquet, un des piliers de Patrimoines de Martigny.

L’histoire commence avec le Manoir

Confrérie du Vieux-Martigny à l’origine, rebaptisée Vieux-Martigny en 1977, puis Patrimoines de Martigny en 2001, l’association a été fondée pour sauvegarder le Manoir de la ville, rappelle son président Christophe Lugon-Moulin: «Cela demeure un des faits marquants de notre histoire. La Maison Ganioz, dénommée Le Manoir, a failli passer dans les mains des promoteurs de l’époque. Mais grâce au combat mené par Jules Damay, elle a été sauvée en 1959.»

La Maison Ganioz, dénommée Le Manoir, a failli passer dans les mains des promoteurs de l’époque.
Christophe Lugon-Moulin, président des Patrimoines de Martigny

Depuis, l’association a connu des hauts et des bas, mais son objectif demeure toujours le même, «à savoir être un interlocuteur constructif pour la sauvegarde et la mise en valeur des différents patrimoines, tout en sensibilisant la population et les autorités à ce propos.»

Des frictions à l’apaisement

Totalement indépendante, formée de membres bénévoles, l’association pouvait se permettre de critiquer ouvertement les autorités politiques.

Elle l’a d’ailleurs fait quand cela lui semblait nécessaire souligne Christophe Lugon-Moulin. «Notre plus grand souci, c’est d’éviter la perte d’identité et de valeur de notre patrimoine, tant ancien que moderne. Nous ne voulons pas «muséifier» la ville, mais désirons que les autorités prennent le temps de la pesée d’intérêts entre la sauvegarde du patrimoine et le développement urbain avant d’autoriser une démolition malvenue.»

Plusieurs clashs ont ainsi eu lieu entre la municipalité et l’association, avant que les relations ne s’améliorent. «Mais c’est très récent. La commune ne s’était en fait jamais donné les moyens de se pencher sur la sauvegarde de son patrimoine. Aujourd’hui, nous devons reconnaître que l’écoute est bonne et que notre action est vue de manière constructive.»

D’ailleurs, la ville de Martigny s’est dotée d’une commission communale du patrimoine, formée de professionnels neutres, qui peut intervenir en amont de tout projet immobilier.

Un travail qui porte ses fruits

Même si ses membres préfèrent travailler dans l’ombre et demeurer discrets, l’association peut se targuer de beaux succès relève Roland Farquet: «le combat de longue date mené pour sauvegarder la place Centrale, marqué par quelques épisodes douteux, est une fierté pour nous. Il en est de même pour certains projets, aujourd’hui suspendus, à la rue Marc-Morand.»

Le combat de longue date mené pour sauvegarder la place Centrale est une fierté pour nous.
Roland Farquet, historien

Les succès – Manoir, maison du sel au Bourg, église paroissiale, hôtel Clerc, maisons Yergen, Simonetta et Luy – sont toutefois contrebalancés par des échecs cuisants, tels que l’hôtel Kluser, l’ancienne gendarmerie, des villas de maître et des hôtels de l’avenue de la Gare.

Aujourd’hui, Patrimoines de Martigny voit d’un bon œil le développement immobilier du quartier du Léman, avec des immeubles modernes de qualité, ainsi que le projet de réaménagement de l’avenue de la Gare.

«Il y a une réelle volonté d’améliorer la qualité de vie au cœur de la ville, en limitant la présence des voitures et en faisant la part belle aux zones piétonnes», se réjouit Christophe Lugon-Moulin.

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