En Valais, la légende raconte que l’on peut déterminer l’origine d’un individu rien qu’en écoutant son accent. Si les mélodieux phrasés d’Evolène, Savièse, Val-d’Illiez ou Martigny comptent peut-être parmi les plus typés, celui d’Isérables n’a semble-t-il rien à envier à ses cousins. C’est en tout cas l’intuition de Nancy Vouillamoz, une étudiante en master de langue et littérature françaises à l’Université de Fribourg.
Une réalité linguistique à part entière
Dans le cadre de son travail de mémoire, la jeune femme originaire de Riddes s’est lancée dans une analyse fine et rigoureuse du parler bédjui. Son objectif? Prouver que l’accent d’Isérables n’est pas un mythe, mais bien une réalité linguistique à part entière. L’automne dernier, l’étudiante est donc partie à la rencontre de six Bédjuis âgés de 12 à 99 ans. Elle leur a soumis une liste de mots ainsi qu’un petit texte à lire à voix haute devant un dictaphone....