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Martigny: l'artiste marseillais Abraham Poincheval est sorti mercredi après-midi de sa bouteille géante

Sorti mercredi après-midi, l'artiste marseillais Abraham Poincheval est resté durant six jours et cinq nuits enfermé dans une bouteille en plexiglas sur le parking du Relais autoroutier du Saint-Bernard, à Martigny. Une performance qui avait lieu dans le cadre de la Triennale 2017 d'art contemporain.

30 août 2017, 18:12
Martigny - 30 août 2017 - Triennale d'art contemporain. L'artiste Abraham Poincheval sort de sa "bouteille à la mer" géante installée sur le parking du Relais du St-Bernard. (Le Nouvelliste/ Héloïse MARET)

Il avait les yeux qui brillaient devant la barquette de fraises valaisannes que lui tendait la directrice du Musée d’art du Valais Céline Eidenbenz. «La nourriture lyophilisée, c’est bien, mais c’est mort. Il n’y a pas beaucoup de vitamines…» Après six jours et cinq nuits passés dans une bouteille en plexiglas de 6 mètres de long pour 2 de large, à échanger avec les passants et réaliser un travail de création fait notamment de croquis et de dessins, Abraham Poincheval en est sorti mercredi à 15h en n'ayant perdu qu’un seul kilo.

De l'embouchure à la source du Rhône

L’artiste marseillais accomplissait au Relais autoroutier du Saint-Bernard, à Martigny, l’avant-dernière étape de son projet «La Bouteille – un voyage à contre-courant». Le projet, débuté en 2015 à Port-Saint-Louis-du-Rhône, en Camargue, à l’embouchure du fleuve (photo ci-dessous), a pour but de remonter le Rhône jusqu’à sa source, dans le Haut-Valais, en plusieurs étapes le long du fleuve franco-suisse.

 

 

A Martigny, cette performance était accomplie dans le cadre de la Triennale 2017 d’art contemporain. «Toute la Triennale parle de surconsommation», relève Céline Eidenbenz, dont l’institution est à l’origine de l’accueil de l’artiste de 45 ans. «Abraham Poincheval va à l’encontre de cette société, il est déconnecté, mange un minimum. Il est dans l’être plutôt que dans le faire. Cet enfermement est en fait une ouverture à l’autre.»

Un autre regard sur le monde et les gens

Repoussant les limites physiques et mentales, Abraham Poincheval n’en est pas à son coup d’essai en matière d’enfermement ou d’isolation extrême. Cette année, au Palais de Tokyo à Paris, il s’était notamment enfermé dans un faux rocher (photo ci-dessous) et avait, dans le cadre d’un autre projet, couvé des œufs de poule durant 22 jours dans une cage de plexiglas. Il a également passé plusieurs jours sur une plate-forme en hauteur devant la gare de Lyon et a vécu dans le ventre d'un ours empaillé.

 

 

«J’ai fait pas mal de projets en marchant, en bateau, avant cela. Et puis un jour, dans les Alpes, je me suis aperçu, après avoir notamment lu des livres sur les ermites, que ne pas bouger était peut-être la meilleure manière de se déplacer, explique le performeur. C’est une façon d’entrer au cœur des choses et de voir comment vivent les gens.» Une manière, pour lui, de se «mettre dans un état de regard par rapport au monde et de prendre note.»

A Martigny, Abraham Poincheval aura partagé des moments forts avec «les gens de passage», en un endroit qui est un lieu de relais. «Ce sont ces mouvances que je trouve intéressantes.»
 

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