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Martigny: l'accompagnateur d’une randonneuse décédée accusé d’homicide par négligence

L'accompagnateur d'une randonneuse était jugé ce mardi à Martigny après le décès de sa cliente en 2013 lors d'une sortie en montagne. Il est accusé d'homicide par négligence.

30 janv. 2018, 16:32
Les faits s'étaient déroulés en 2013 dans la région des Dents-du-Midi.

Un accompagnateur de randonnée était jugé mardi à Martigny après le décès d’une cliente en 2013 lors d’une sortie en montagne dans la région des Dents-du-Midi. L’accusation réclame une peine de 120 jours-amende avec sursis pour homicide par négligence. Le Ministère reproche à ce trentenaire d’avoir sous-estimé la difficulté de la course, cotée T5, en direction de l’Aiguille de Mex. Or, l’activité d’accompagnateur de randonnée est limitée à T3.  Avocat du prévenu, Me Pierre-André Veuthey, a demandé l’acquittement de son client.

>>A lire aussi: Vérossaz: décès d'une randonneuse à l'Aiguille de Mex

Car l’accusé, se basant sur les données météorologiques, topographiques,  les capacités de sa cliente et ses connaissances du terrain depuis trente ans, persiste et parle d’une course de niveau T3. «Cet itinéraire magnifique et très fréquenté relie deux alpages et était atteignable pour ma cliente qui était et se sentait à l’aise dans la pente. J’ai tout essayé pour attraper la main de ma cliente, mais cela s’est passé si vite.» 

C’est entre l’Aiguille de Mex et Jorniva que sa cliente quinquagénaire a glissé. L’accompagnateur, qui ouvrait la marche à un mètre de la victime a tenté de saisir sa main. En vain. La femme a tenté de s’agripper à l’herbe, mais n’a pas pu éviter une chute d’une centaine de mètres.
 

©INFONF

Peu expérimentée

Cette cliente avait demandé à effectuer une randonnée de trois jours au départ de Mex. Elle qui se disait novice en la matière, avait demandé par écrit à passer par des cols, marcher sur une ligne de crête et emprunter des passages difficiles. Elle avait pour seule expérience de la montagne une randonnée aux Rochers de Naye et des montées régulières au Salève à Genève. Selon l’expertise, la victime ne disposait pas du niveau technique et physique nécessaire, ni pour estimer la difficulté du tracé proposé.

«Elle n’était pas expérimentée», a indiqué sa fille. «Elle avait confiance. Elle est morte dans des circonstances inacceptables», dira son époux. Les parties civiles ont demandé que le meurtre par dol éventuel soit retenu, estimant que l’accusé ne pouvait ignorer qu’une issue mortelle pouvait survenir.

Quant à l’accompagnateur en randonnée, il n’exerce plus cette activité, à la suite de ce drame qui l’a marqué: «Je connais chaque mètre de ce parcours et l’endroit de l’accident n’était pas un passage délicat ce jour-là.»

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