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Le syndicat Unia dénonce la politique salariale de l’entreprise Adatis à Martigny

Le syndicat Unia dénonce des salaires très bas chez l’entreprise Adatis à Martigny et exige des adaptations immédiates.

17 avr. 2019, 11:17
/ Màj. le 17 avr. 2019 à 17:49
Les secrétaires syndicaux Antoine Frossard, Manuel Leite et Blaise Carron ont dénoncé les pratiques salariales de l'entreprise Adatis à Martigny.

Des salaires de 3000 francs bruts par mois pour un horaire hebdomadaire de 42 h 30, ce qui représente, au final, un salaire horaire de 16 fr. 30! Selon le syndicat Unia Valais, qui crie au scandale, cette réalité concerne une dizaine d’employées de l’entreprise Adatis à Martigny.

«Ces salaires sont indécents. D’autant plus quand on sait que cette entreprise a bénéficié de facilités fiscales de la part de la commune et de l’Etat lors de son implantation», affirme le secrétaire syndical Blaise Carron. Il ajoute que pour réaliser certains de ses produits, Adatis a pu s’appuyer sur l’expertise de la HES-SO du Valais et de Cimark.

Après avoir rencontré la direction en janvier dernier, Unia Valais a décidé de médiatiser l’affaire et a convoqué la presse sur place, mercredi matin. «Rien n’ayant été entrepris dans l’intervalle, nous dénonçons ces pratiques scandaleuses et demandons à la direction d’Adatis d’adapter ces salaires aux minimas des usages en cours dans l’industrie en Valais, soit 22 fr. 75 l’heure», souligne Blaise Carron.

No comment de la direction

Du côté de l’entreprise Adatis, active dans la production de pièces détachées pour l’automobile et qui emploie environ 60 personnes en tout, un des responsables du site de Martigny admet que la dénonciation du syndicat Unia concerne une dizaine d’opératrices, toutes domiciliées en Valais. Mais il précise que l’entreprise n’est pas soumise à une CCT, ni à un salaire minimum légal, celui-ci n’existant pas en Valais. La loi est donc respectée, selon lui.

Contactée par téléphone, la vice-présidente de la société Adatis, dont le siège est en France, a refusé de répondre, demandant aux journalistes de quitter les lieux sur le champ et de poser leurs questions par courrier. No comment donc, alors que nous lui proposions de réagir en direct à l’action du syndicat.

Respecter les salaires en vigueur

Chez Unia Valais, Blaise Carron reconnaît que, juridiquement parlant, il n’y a pas de violation de la loi dans ce dossier. «Nous intervenons car il est scandaleux qu’aujourd’hui des personnes qui travaillent 42,5 heures par semaine reçoivent un salaire aussi bas, sans treizième salaire et avec seulement quatre semaines de vacances. Notre référence est la convention collective du secteur de l’industrie en Valais, soit 22 fr. 75 l’heure.»

Exigeant qu’Adatis s’adapte sans délai aux normes salariales en vigueur, Unia Valais envisage d’autres actions si nécessaire: «Si rien ne bouge, nous allons contacter les clients principaux d’Adatis, dont Continental et Bosch, pour les sensibiliser à la situation.»

Lutte contre le dumping salarial

Unia s’engage aussi contre le dumping salarial, surtout que l’entreprise Adatis a bénéficié, dans le cadre de la promotion économique, de facilités fiscales: «Nous demandons au canton et aux communes d’introduire des garde-fous minimaux afin d’éviter que les collectivités publiques soutiennent, comme c’est le cas ici, des pratiques de dumping social et salarial en Valais.» Nous avons tenté de contacter le canton pour avoir une réaction à ce propos, mais en vain.

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