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Le président de la Foire du Valais revient sur l’annulation: «Il est impensable de faire courir le moindre risque aux visiteurs»

L’assemblée générale extraordinaire du FVS Group a décidé de reporter la 61e édition de la Foire du Valais en 2021. Le président Vincent Claivaz nous en explique les raisons tout en demeurant optimiste pour l’avenir de ce rendez-vous économique majeur du canton.

25 juin 2020, 18:00
Au coeur d'un CERM vidé de ses activités depuis le 3 mars dernier, le président du FVS Group Vincent Claivaz a annoncé l'annulation de la Foire du Valais 2020.

Il n’y aura pas de Foire du Valais en 2020. Etes-vous convaincu d’avoir pris la bonne décision?

Oui, mais elle n’a pas été facile à prendre. Etant donné l’importance économique de la Foire du Valais, dans notre canton et en Suisse romande, nous sommes bien conscients de notre responsabilité. Nous avons minutieusement pesé le pour et le contre avant de prendre une décision raisonnable.

Il y a deux mois, vous affirmiez pouvoir attendre fin juillet avant de vous déterminer. Pourquoi avez-vous anticipé ce délai?

Cela concernait le FVS Group en tant qu’organisateur, la construction physique de la foire débutant le 1er août. Aujourd’hui, la situation est suffisamment claire, par rapport à ce qui pourrait se passer en automne, pour pouvoir annoncer ce report. Il n’y avait donc pas lieu de garder plus longtemps en haleine les gens et nos partenaires. Maintenant que la décision est prise, nous pouvons aller de l’avant et travailler sur l’avenir.

Quel aspect a été prédominant dans votre décision?

Il y en a trois, le sanitaire, l’économie et le social. Au niveau sanitaire, les contraintes d’hygiène et de distanciation sociale sont impossibles à appliquer dans l’enceinte de la foire, d’autant plus quand on accueille certains jours plus de 30 000 personnes. Et comme rien ne dit que ces contraintes vont changer d’ici à l’automne, il est impensable de faire courir le moindre risque à quiconque.

 

Il est impensable de faire courir le moindre risque aux visiteurs, exposants et partenaires.

 

Votre responsabilité économique est également lourde?

L’impact économique de ce report sera en effet considérable, à la mesure de l’attente de la population et de nos partenaires (exposants, hôtes d’honneur, sponsors…). Les retombées financières annuelles de la foire pour la région s’élèvent à 75 millions de francs. Cela concerne nos 450 exposants, mais aussi les entreprises actives – menuiserie, électricité, chauffage, tentes, décoration, transports, parking, signalisation, sécurité, hébergement, restauration, boutiques, bars… – avant, pendant et après la manifestation.

On parle de centaines d’emplois mis en péril en lien direct avec vos activités?

C’est une réalité. Il faut savoir que l’on construit une seconde ville dans la ville pour la foire. D’ailleurs, le samedi, le double de la population de Martigny s’y retrouve. On estime ainsi que la Foire du Valais assure 120 emplois annuels chez nos fournisseurs et partenaires. Pour l’ensemble des activités du FVS Group, il s’agit même de 200 emplois.

Qu’en est-il de l’avenir du FVS Group?

En tant qu’acteur événementiel, nous sommes durement touchés par la crise. Le report de la foire va nous coûter 1,8 million de francs et la perte projetée pour 2020 dépasse les 3 millions. Au niveau du personnel, nous avons dû recourir aux RHT. Quelques ajustements, notamment au sein de la filiale FVS Events, sont possibles, mais la casse demeurera cependant limitée.

Comment allez-vous digérer cette perte?

Pour nous, il est primordial de pouvoir bénéficier de bases solides pour développer nos activités en 2021. Nous allons puiser 1,3 million dans nos réserves, mais notre marge de manœuvre sera fortement réduite. Pour le reste, comme la décision du report a été prise en concertation avec l’Etat du Valais et la ville de Martigny, en qualité de principal coopérateur du CERM, nous pouvons compter sur leur soutien. Afin de sauver la manifestation, le canton nous octroie ainsi une aide de 930 000 francs, ce qui nous permettra de mettre en œuvre un plan de relance pour 2021, et le CERM renonce à une part du loyer 2020, de l’ordre de 930 000 francs également.

Est-ce qu’il y aura un avant et un après Covid-19 pour la foire?

Pas forcément. Sitôt le problème du Covid-19 résorbé, la Foire du Valais devrait revenir ce qu’elle a été. Cela dit, cette crise nous fait réfléchir sur notre manière de travailler et d’envisager l’avenir. Ce qui n’est pas nouveau puisque nous nous remettons en question après chaque édition, indépendamment des records de fréquentation, qui n’ont jamais été un objectif en soi. Tant mieux si c’est le cas, mais, pour nous, la satisfaction des exposants, qui est actuellement optimale, est nettement plus importante. A ce propos, je précise que l’intégralité des acomptes versés par ces derniers leur sera restituée. Et leurs places seront garanties pour 2021.

 

Sitôt le problème du Covid-19 résorbé, la Foire du Valais devrait revenir ce qu’elle a été.

 

Aviez-vous envisagé une autre formule de la Foire du Valais pour cet automne?

Non, vu la taille de l’événement et l’attente des gens, ce n’était pas une option. Il n’est pas possible de faire une foire au rabais. Cela dit, même si la Foire du Valais n’aura pas lieu en 2020, nous invitons tout un chacun à réserver les dates du 2 au 11 octobre pour une «Edition limitée». Ce sera un événement différent, destiné autant aux commerçants exposant à la Foire du Valais qu’au public. Les détails de l’opération seront dévoilés en juillet mais il s’agira d’une série de rendez-vous adaptés autour de la gastronomie, de la musique et du terroir.


 

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