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Le Musée de l’hospice du Grand-Saint-Bernard vous donne rendez-vous avec le ciel

Le Musée de l’hospice du Grand-Saint-Bernard vous convie à découvrir une exposition autour de la plus ancienne station météorologique des Alpes.

18 juin 2019, 09:00
Sur cette vue datant de 1916, avec le pluviomètre récemment installé sur la façade sud de l'hospice, la neige atteignait un cumul d'environ 8 mètres.

Aujourd’hui, le climat et son évolution figurent au cœur de nos préoccupations. Cela n’est pourtant pas nouveau en Valais puisque la météorologie fait partie de la vie de la communauté de l’hospice du Grand-Saint-Bernard depuis plus de 200 ans.

La station météorologique de ce dernier, qui est la plus ancienne des Alpes, a d’ailleurs reçu en 2017 le titre de station centenaire d’observation, décerné par l’Office mondial de la météorologie.

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De quoi justifier l’exposition temporaire proposée durant tout l’été au Musée de l’hospice annonce son concepteur et commissaire Pierre Rouyer: «L’importance de l’hospice dans l’histoire de la météorologie n’est plus à démontrer. Des scientifiques illustres, à l’exemple de Horace-Bénédict de Saussure et Marc-Auguste Pictet, s’y sont intéressés et ont incité les chanoines, dont certains avaient de grandes compétences scientifiques, à effectuer des mesures régulières sur le col.» L’exposition retrace cette histoire au travers de documents, illustrations d’archives, instruments de mesure et photographies contemporaines.

Pierre Rouyer aime à dire que s’il y a un hospice sur le col depuis mille ans, c’est en raison du climat: «Les chanoines n’ont pas attendu l’avènement de la météorologie pour se préoccuper de l’état du ciel. C’est bien à cause du ciel atmosphérique que l’hospice s’est avéré nécessaire, et grâce au ciel chrétien qu’il s’est réalisé.» Rendez-vous donc avec le ciel durant tout l’été au Grand-Saint-Bernard.


«Rendez-vous avec le ciel» au Musée de l’hospice du Grand-Saint-Bernard, jusqu’au 6 octobre 2019. Vernissage ce samedi 22 juin, à 15 h.
 

 

 1.  Des changements atmosphériques fréquents

© Photo Andrea Alborno

 

La photographie occupe une large part de l’exposition. «Elle permet de très bien illustrer les changements atmosphériques qui surviennent habituellement au col du Grand-Saint-Bernard», précise Pierre Rouyer.

Sur cette photo prise le 14 avril 2008 par Andrea Alborno, des randonneurs se réfugient à l’hospice lors d’une tempête: «Sous nos latitudes, le mois d’avril est partagé entre les premières remontées d’air chaud depuis le sud et les dernières descentes d’air polaire venant du nord. Ce jour-là, une tempête soufflant depuis l’ouest avait amené passablement de neige dans les Alpes.»

Ces changements fréquents sont aussi démontrés au travers d’une série de photos prises tous les jours depuis l’hospice, avec le même point de vue, durant l’hiver 2018-2019.

L’exposition évoque également le réchauffement climatique. Etabli grâce à de longues séries de mesures fiables, dont celle provenant de la station météorologique du Grand-Saint-Bernard, le tableau des températures moyennes annuelles depuis 1864 démontre, de manière indéniable, que le climat se réchauffe en Suisse. Et cela s’accélère depuis 1986 avec des températures moyennes annuelles très majoritairement supérieures à 0 degré.

A lire aussi : L’hospice du Grand-Saint-Bernard, témoin valaisan des changements climatiques

 

2. Le rôle des chanoines

© Photo Pascal Thurre, Médiathèque Valais-Martigny

 

L’importance et l’évolution de la météorologie au col du Grand-Saint-Bernard sont évoquées via diverses pièces d’archives. Parmi elles, la lettre du professeur Pictet invitant, en 1817, les chanoines à faire quotidiennement des relevés et à les lui remettre, tout en indiquant la manière d’utiliser les divers instruments de mesure – baromètre, thermomètre et hygromètre à cheveux – qu’il leur met à disposition.

L’installation, le réglage et l’utilisation de ces derniers ont ainsi donné lieu à une abondante correspondance entre les chanoines et les météorologues. 

Sur cette photo de Pascal Thurre prise en 1981, on reconnaît le chanoine Alphonse Berthousoz dans le local des mesures météorologiques de l’hospice. Cette même année, l’Institut suisse de météorologie (ISM) inaugure son réseau de stations de mesures automatiques, dont fait partie celle du Grand-Saint-Bernard.

 

Ce barographe à capsules anéroïdes, construit en 1887, permet de mesurer et d’enregistrer la pression atmosphérique. © MétéoSuisse

 

3.  Avec le regard du météorologue

© Photo Alexandre Scheurer

 

Pierre Rouyer a demandé à plusieurs photographes contemporains de réaliser des photos, tant autour du Saint-Bernard qu’ailleurs en Valais, pour montrer différentes situations météorologiques que l’on peut observer en plaine ou en montagne.

«Robin Métrailler, un jeune Valaisan qui cartonne sur le Net dans le domaine de la météo, a effectué une lecture météorologique qui permet d’expliquer certains phénomènes. Son regard apporte une autre dimension à la photographie de paysage, où la contemplation de la nature s’enrichit d’un degré de connaissance.»

Cette photo du dégel du lac, signée Alexandre Scheurer, a été prise le 28 juin 2016. Dans les années 1850, le chanoine Deléglise notait que le lac demeurait habituellement gelé jusqu’à la mi-juillet. Aujourd’hui, le dégel survient généralement dès la mi-juin.
 

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