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Le garde du pape troque la hallebarde contre la plume

Ancien sous-officier à Rome, le Fulliérain Christian Richard publie un ouvrage sur l’histoire de la Garde suisse pontificale.

19 nov. 2019, 12:00
S'il n'est plus en service à Rome, Christian Richard continue de porter la tenue de garde du pape lors de certains événements.

C’est une somme considérable de travail qu’a abattue Christian Richard. Le Fulliérain, qui a été au service du pape entre 1993 et 2008, sort un ouvrage riche en textes et en photos, aux Editions Faim de Siècle. Particularité de ce livre intitulé «La Garde Suisse Pontificale au cours des siècles»? Il a déjà été publié, en 2005, en italien. Mais pourquoi pas en français? «C’est simplement parce qu’à l’époque, j’avais trouvé un éditeur en Italie… qui a fait faillite par la suite.» Il aura fallu près de 15 ans pour en tirer une édition en français et y ajouter des données allant de 2005 à aujourd’hui.

Durant des années, le Valaisan, aujourd’hui reconverti dans un métier de sécurité, a effectué des recherches assidues, collectionnant coupures de journaux et autres documents, en vue de raconter la riche histoire de la Garde suisse pontificale.

Mais pourquoi un membre de ce prestigieux corps s’est-il mis en tête d’écrire un tel livre? «Quand j’avais 11 ans s’est déroulé l’attentat contre Jean-Paul II. Je m’étais dit alors que, plus tard, je voulais faire quelque chose pour le pape», raconte Christian Richard. Plus tard, alors qu’il a été engagé comme garde pontifical, il concrétise ses dires en commençant la rédaction du livre. «Quand on a accepté ce poste, on ne peut pas se contenter de faire son service: on a prêté serment, on est prêt à donner sa vie pour le pape. Il faut trouver une bonne raison de se lever le matin.» La passion et la motivation viendront de ce travail de recherche et de rédaction.

A lire aussi: Origine, missions, conditions pour la rejoindre: cinq choses à savoir sur la Garde suisse

Liberté de parole

Entre la partie purement historique et la description de la vie quotidienne de la garde, Christian Richard a-t-il eu la liberté de tout écrire? «Oui, il n’y a pas eu de censure, mais il faut quand même prendre en considération le fait qu’on est un garde lié directement au pape. Dès lors, il y a une manière de dire les choses.» Ainsi, l’auteur n’a pas éludé la célèbre et triste affaire de Cédric Tornay, garde valaisan mort dans des circonstances troubles en 1998. «C’est un fait d’actualité que je relaie et non un fait historique. Et je n’y apporte pas de commentaire.»

Aujourd’hui, le garde suisse prend toujours part à des activités en revêtant son uniforme, comme lors de la dernière Fête des Vignerons. Des deux papes qu’il a servis, il garde un excellent souvenir: «J’ai connu deux papes, Jean-Paul II durant 12 ans et Benoît XVI pendant deux ans. Aujourd’hui, le pape François a un autre style, il s’adresse directement aux gardes, il leur serre la main, alors qu’avant, il fallait demander une audience pour parler au pape. Mais cette proximité n’enlève rien à ses prédécesseurs.»

En savoir plus: Les infos sur le livre de Christian Richard

 

 

Une immersion dans un monde secret

Le livre se divise en deux parties. La première raconte, de manière chronologique, l’histoire de la Garde pontificale de Jules II au pape François. La seconde moitié est consacrée au fonctionnement de ce corps d’armée et à la vie quotidienne d’une garde du pape. Christian Richard a collecté une énorme quantité de documents pour réaliser son ouvrage. Des milliers d’heures de travail ont été nécessaires pour mener à terme son projet. Une riche iconographie permet au lecteur de plonger au cœur du Vatican, en compagnie de la Garde pontificale. Le livre a été supervisé par l’historien Jean-Dominique Durand, maire adjoint de Lyon. Et il bénéficie en outre d’une préface du conseiller fédéral Alain Berset.

 

 

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