Après plus de dix ans de collaboration, Nant de Drance SA, le WWF et Pro Natura Valais dressent un bilan positif des mesures de compensation environnementale prévues dans le cadre de la construction de la centrale de pompage-turbinage de Nant de Drance.
Ce mercredi, lors de la présentation des premières mesures réalisées, les uns et les autres n’ont pas hésité à parler de collaboration exemplaire.
«Un chantier d’envergure tel que le nôtre engendre un impact écologique évident», reconnaît Luc Gendre, membre de la direction de Nant de Drance SA. «Dès le début, nous nous sommes approchés des associations de protection de la nature pour mettre en œuvre ensemble un plan de mesures de compensation en faveur de la nature.»
Quinze projets, déjà réalisés, en cours ou à venir, ont ainsi été élaborés pour un montant total de 22 millions de francs.
Une plus-value naturelle indéniable
Marie-Thérèse Sangra, secrétaire régionale du WWF Valais romand, se félicite de cette fructueuse collaboration, tout en rappelant que ces compensations écologiques sont une exigence légale qui existe depuis 1966.
«Pendant longtemps, cela n’a pas été pris au sérieux et il en a résulté des retards, des réalisations partielles ou des oublis. Rien de tel, toutefois, dans ce cas qui est exemplaire et qui débouche sur des plus-values naturelles importantes.»
Au Pied du Mont, à Vernayaz, des milieux humides ont été revitalisés, favorisant leur recolonisation par la faune et la flore. © Héloïse Maret
Même avis pour Jérémy Savioz, chargé d’affaires de Pro Natura Valais: «Le paquet de mesures a été établi suite à un processus participatif, marqué par un dialogue constant entre les partenaires. De quoi intervenir efficacement pour contrer, à notre échelle, le déclin continu de la biodiversité.»
Effets visibles sur le terrain
Sur le terrain, la concrétisation des mesures est suivie de près par le biologiste Olivier Duckert, de Grenat Sàrl. «L’objectif global est de restaurer et de favoriser la biodiversité, en montagne, sur les places de chantier, mais surtout en plaine, où les milieux naturels sont les plus menacés de disparition.»
Le biologiste Olivier Duckert, responsable du projet depuis plus de dix ans, est témoin de ses effets positifs sur le terrain. © Héloïse Maret
Ces mesures visent à favoriser les milieux humides, à lutter contre la flore et la faune invasives, à améliorer le paysage et à créer des lieux d’observation pour la population.
La population de sonneurs à ventre jaune a rapidement augmenté dans les secteurs réaménagés autour de Vernayaz. © Héloïse Maret
Responsable du projet depuis plus de dix ans, Olivier Duckert est témoin de ses effets positifs: «Certaines mesures sont effectives depuis 2017 en plaine, à l’exemple du Pied du Mont à Vernayaz. On constate une recolonisation très rapide des gouilles par une faune variée, comme le sonneur à ventre jaune, dont la population a fortement augmenté, la grenouille rousse, le triton alpestre, la couleuvre à collier et les libellules. On assiste aussi au retour, au niveau de la flore, d’espèces rares.»
Un suivi à long terme
Si tous les partenaires ont travaillé main dans la main pour parvenir à ce résultat, un suivi des mesures est prévu sur le long terme.
«Elles seront toutes contrôlées, au niveau de leur efficacité, de manière serrée pendant cinq ans après leur réalisation. Et un plan d’entretien sur huitante ans, dont nous avons la responsabilité, a été soumis et approuvé par l’Office fédéral de l’environnement, en concertation avec le canton et les communes concernées», conclut Luc Gendre.