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30 ans de l’Espace Mont-Blanc: un laboratoire alpin du développement durable

L’Espace Mont-Blanc a célébré son 30e anniversaire ce vendredi sur le col du Grand-Saint-Bernard. L’occasion d’en établir le bilan et d’évoquer son avenir.

23 juil. 2021, 18:00
Le jeune Valdôtain Gabriele et le jeune Valaisan Emilien (à dr.) pendant le passage symbolique du témoin marquant les 30 ans de l'Espace Mont-Blanc, ce vendredi au col du Grand-Saint-Bernard.

Créé pour préserver et développer un site exceptionnel à cheval sur trois pays, la France, l’Italie et la Suisse, l’Espace Mont-Blanc (EMB) a célébré trente ans de coopération transfrontalière ce vendredi, au col du Grand-Saint-Bernard. Le jubilé a été marqué par un passage de témoin symbolique, à l’aide d’un alpenstock, entre des jeunes randonneurs valaisans et valdôtains participant aux Séjours pédagogiques autour du Mont-Blanc.

 

Les jeunes randonneurs valaisans et valdôtains ont rejoint les représentants officiels au col du Grand-Saint-Bernard pour célébrer les 30 ans de l’Espace Mont-Blanc. © Keystone/Laurent Darbellay

Au-delà de la fête, les représentants de l’Espace Mont-Blanc ont évoqué les moments clés de ces trois décennies de coopération lancée en 1991 à Champéry. Si les initiatives transfrontalières ont permis de développer de riches échanges entre les populations des trois pays, il a fallu attendre longtemps avant que des réalisations concrètes voient le jour.

Coordinateur pour la Suisse et le Valais pendant plus de vingt ans, de 1991 à 2012, Willy Cretton (ndlr: absent au Grand-Saint-Bernard) souligne que de nombreux projets ont été imaginés et conçus, mais que tous n’étaient pas réalisables. «Beaucoup se sont heurtés à l’obstacle du financement. Nos efforts se sont ainsi concentrés sur des projets porteurs éligibles auprès de la Communauté européenne.»

Des projets marquants

Parmi les réalisations marquantes à ses yeux, Willy Cretton cite la concrétisation, entre 2009 et 2012, de six projets du Plan Intégré Transfrontalier (PIT), doté d’un financement de 12 millions d’euros, dans les domaines des transports, du tourisme, des économies d’énergie et des produits du terroir.

 

A l’exemple du Refuge Bertone, près de Courmayeur, une quarantaine de membres de l’Association des gardiens des refuges et des gîtes du Tour Mont Blanc sont partenaires du système de réservation online. © ldd

Il met aussi en avant l’élaboration du Topo Guide «50 sentiers à thème dans l’Espace Mont-Blanc», assorti d’un balisage spécifique, ainsi que la plateforme de réservation en ligne des refuges et cabanes situés sur le Tour du Mont-Blanc, une randonnée de plus de 170 km qui s’effectue entre sept et dix jours. «En 2012, nous étions les premiers à proposer une telle plateforme fonctionnelle sur trois pays.»

Des problématiques communes

Vice-président suisse de la Conférence transfrontalière Mont-Blanc depuis 2013, Eric Bianco abonde dans ce sens: «De l’extérieur, on a peut-être l’impression que les activités de l’EMB manquent de concret, mais je peux vous assurer que la réalité est tout autre. Aux côtés d’éléments marquants, reconnus par tous, une foule de petits projets a vu le jour. Et le mouvement est en train de s’accélérer.»

Pour Eric Bianco, l’EMB est un véritable laboratoire alpin du développement durable qui permet de tester des choses et de développer, parfois, des solutions innovantes à des problématiques communes aux populations des trois régions de montagne concernées.

 

La reine valdôtaine Merlitta a remporté le premier combat de reines de l’Espace Mont-Blanc en 2012, à Aproz. @ Le Nouvelliste

Tout en rappelant le succès d’initiatives transfrontalières populaires comme les combats de reines de l’Espace Mont-Blanc et les séjours pédagogiques transfrontaliers, le vice-président suisse souligne ainsi la qualité des grands projets en cours et à venir: «Je citerai ceux relatifs à la prévention des risques en haute montagne, à la télémédecine en montagne et à la problématique des changements climatiques au travers d’AdaPT Mont-Blanc

Inscription à l’Unesco?

Quant au projet majeur actuel de l’EMB, il s’agit de la candidature du massif du Mont-Blanc au patrimoine mondial de l’Unesco. Une déclaration d’intention conjointe a été signée en 2017, mais rien n’est encore fait, précise Eric Bianco.

«Nous allons poursuivre les travaux dans ce sens, en collaboration avec les ministères de l’environnement des trois pays. Nous envisageons soit une inscription au patrimoine mondial, soit un classement en tant que Réserve de biosphère ou de Géoparc.»

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