La France n'a jamais aimé les parvenus. Ni les nouveaux riches, ni les spéculateurs, ni le cliquetis du bling-bling. Pour ses chefs d'Etat, elle a toujours accordé sa faveur à des hommes capables de tenir à distance les forces de l'Argent. J'orthographie avec un grand A, empruntant à Péguy le titre de l'un de ses ouvrages les plus saisissants.
La France, définitivement, n'est pas un pays libéral, malgré d'heureuses tentatives dans ce sens, par exemple sous le Second Empire. Sous la Cinquième République, elle a cru bon, à deux reprises, de confier son destin à la droite orléaniste du marché. Ce furent, en termes de tonalité et de stature présidentielles, deux échecs: relatif avec Giscard, cinglant avec Sarkozy.
L'ampleur de cette erreur de casting, les Français en tireront-ils les leçons au printemps 2012? Pas sûr! Aujourd'hui en difficulté, le président sortant peut se ressaisir, galvaniser son camp, retourner l'opinion, finalement...