Une journée pluvieuse de mai 1844. Des chasseurs du clan conservateur haut-valaisan sont postés dans la montagne des gorges du Trient. Ils ouvrent le feu, prenant en embuscade l’avant-garde de la Jeune Suisse, un groupe radical soulevé par Maurice Barman, père de la démocratie en Valais. Portée par les idéaux des Lumières, on les surnommait à l’époque les «extrémistes». Ils revendiquaient la suppression des privilèges ecclésiastiques et la laïcité dans le système éducatif. Un affront pour la Vieille Suisse, fidèle au pouvoir du clergé.
30 morts et un «déluge de feu»
Alors que la guerre civile faisait rage à travers le canton, l’avenir des deux clans s’est scellé à coups de carabines sur le pont du Trient à Vernayaz. Trente morts en tout. Un bilan militaire important pour le Valais. L’historienne Véronique Borgeat-Pignat revient aussi sur le «déluge de feu», pour parler de l’incendie qui a détruit une partie du...