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Rixe de Monthey: des peines moins lourdes que prévu

Siégeant à Sion, le Tribunal de district de Monthey a prononcé des peines avec sursis contre neuf des onze accusés d’une violente rixe survenue à Monthey en 2017. Un seul d’entre eux sera expulsé.

04 avr. 2019, 12:49
A la sortie du tribunal, des prévenus jubilaient, comme cet homme condamné à quinze mois de prison avec sursis, au lieu des cinq ans ferme requis par le parquet.

«Il n’y a pas eu de mise en danger de la vie.» L’ambiance est électrique jeudi sur le coup de midi au Palais de justice de Sion lorsque le président du tribunal Alexandre Oetiker prononce le jugement à l’encontre des dix membres de la bande montheysanne et du paysagiste qu’ils avaient blessé en 2017 à Monthey. Mais rapidement, au fil de l’énoncé des peines, la plupart des prévenus affichent un large sourire.

Danger «théorique»

Si la bande est partiellement décapitée, certains membres s’en tirent plutôt bien. Car le tribunal ne prononce aucune condamnation pour tentative de meurtre ou lésions corporelles graves, malgré les coups de couteau donnés. Seule la rixe et les lésions corporelles simples sont retenues contre neuf membres de la bande.

Pour le tribunal, il n’y a pas eu de mise en danger, si ce n’est sur le plan «théorique». A la lecture du verdict, on a vu des policiers écarquiller les yeux en entendant le président de la cour justifier le jugement en soulignant qu’un prévenu avait donné ses coups de couteau «de manière circulaire» et non pour «planter» sa victime.

Lors du procès, il avait pourtant été souligné que la corpulence massive de la victime lui avait probablement sauvé la vie, tant ses plaies étaient profondes.

 

Un prévenu contre qui le Ministère public avait requis cinq ans de prison ferme et quinze ans d’expulsion de Suisse s’en tire avec un an de prison avec sursis. Il ne fera pas un jour de prison. Le Nouvelliste.

 

Peines fermes pour deux condamnés

Résultat: deux d’entre eux iront en prison pendant quatre ans pour le principal prévenu et trois ans et demi pour l’autre. Un troisième purgera en partie ses trois ans de prison (sursis partiel).

Les six autres membres de la bande écopent de peines avec sursis allant d’un à deux ans. Le dernier membre est acquitté et recevra 20 000 francs d’indemnité pour son incarcération pendant plusieurs mois.

Avec 18 ans de prison distribués au total, on est loin des 56 ans de prison ferme requis au total par le Ministère public. Ce dernier proposait des peines allant de cinq à sept ans de prison contre ces jeunes qui, pour la plupart, avaient déjà défrayé la chronique et sont craints dans la cité des bords de la Vièze.

«La tranquillité à Monthey, c’est fini», commentait un policier dans les couloirs du Palais de justice, craignant que certains prévenus refassent reparler d’eux.

Le seul accusé à avoir vu sa peine augmentée par rapport au réquisitoire fut… le paysagiste qui a subi les coups de couteau. Il avait accepté de se battre avec le meneur de la bande, avant d’être assailli par ses acolytes.

Ce paysagiste écope de onze mois de prison avec sursis au lieu des cent jours-amendes requis. Il paie son rôle actif dans le déclenchement des hostilités.


 

Le lieu de la rixe, survenue en avril 2017 à l’avenue des Alpes à Monthey, au beau milieu de la chaussée. Héloise Maret

 

Une seule expulsion

Le parquet avait aussi demandé que cinq prévenus étrangers soit expulsés de Suisse pendant la durée maximale prévue par la loi, soit quinze ans. Depuis octobre 2016, les délinquants étrangers coupables d’infractions graves, notamment d’escroquerie, font l’objet d’une expulsion judiciaire automatique.

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Finalement, le tribunal n’a prononcé qu’une expulsion de huit ans. Il l’a fait à l’encontre du principal prévenu, un Kosovar reconnu coupable de lésions corporelles simples, rixe et escroquerie et qui reçoit la peine la plus sévère (quatre ans). Son cousin, condamné à trois ans et demi de prison, évite l’expulsion, car il est naturalisé Suisse.

Pas terminé?

A Monthey, les réactions dans la rue ne sont pas fait attendre et la crainte de nouveaux épisodes violents est réelle. Sur le plan politique, ni le président de la ville Stéphane Coppey ni le municipal chargé de la sécurité Pierre Contat ne s’expriment à ce stade de la procédure judiciaire qui n’est vraisemblablement pas terminée.

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En effet, ce jugement peut encore faire l’objet d’un appel devant le Tribunal cantonal, notamment de la part de condamnés, mais aussi du parquet, dont le réquisitoire a été fortement édulcoré par les juges.

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