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Piit Bulh: une grosse caisse en hommage à Alexis

La guggen montheysanne Piit Bulh fêtait samedi soir ses 20 ans, quelques jours après le décès accidentel d’un de ses jeunes musiciens. La soixantaine de musiciens lui a rendu un vibrant hommage.

23 déc. 2018, 15:35
La guggen montheysanne Piit Bulh a fêté ses 20 ans, dévoilant un nouveau costume et un nouvel emblème: le phénix. Quelques jours avant les festivités, un de ses membres est décédé dans un accident de la circulation. La guggen lui a rendu hommage en posant notamment sa grosse caisse sur le devant de la scène.

L’oiseau mythologique qui renaît de ses cendres. Lorsqu’ils ont choisi le phénix comme totem pour leur vingtième anniversaire et leur nouveau costume, les Piit Bulh n’imaginaient pas toute la portée symbolique de leur choix. Samedi, sur le coup de minuit, la guggenmusik montheysanne a clos sa soirée anniversaire aux Perraires, à Collombey, par un show poignant d’humanité et de force de vie en hommage à Alexis, percussionniste de 22 ans fauché cinq jours plus tôt par une camionnette alors qu’il circulait à vélo sur la route de Vers-Ensier, à Troistorrents.

«On va lui rendre un hommage extraordinaire, les musiciens sont au taquet, ils vont se surpasser», glissait Josef Caramanolis, président du comité d’organisation du 20e, quelques minutes avant d’entrer en scène. Malgré le tragique événement, les Piit Bulh avaient décidé de maintenir leur week-end de festivités qui a également vu la participation de La Chenegouga de Bagnes, des Merd’en…sons de Vollèges et de trois guggens françaises.

«Il n’aurait pas voulu qu’on s’arrête»

Une décision prise en accord avec la famille. Et notamment Vicky, sœur aînée du jeune musicien, qui a exceptionnellement repris du service pour l’ensemble montheysan. «J’avais commencé avec lui», raconte-t-elle, la voix tremblante, la tête haute, le regard digne. «La guggen, c’était toute sa vie. Il n’aurait pas voulu qu’on s’arrête.» La jeune femme, trompettiste, a tenu à «remercier les Piit. Ils vont se donner à fond», assurait-elle juste avant la performance. «Ce sont des musiciens, c’est par la musique qu’ils s’expriment. On va pouvoir cracher notre colère. Mais ce soir, il faut que les gens soient heureux, qu’ils boivent des verres.»

Président fondateur des Piit Bulh, Christian Jeanneret a insisté sur ce point. «Nous voulons rendre cet hommage sans que cette soirée soit un sanctuaire. Les gens sont venus pour s’amuser». Le spectacle devait continuer. «The show must go on.» C’est sur cet hymne de Queen que le rideau s’est ouvert à minuit, dévoilant, avec des photos du jeune homme, un émouvant message à «notre hyperactive petite étoile». «Alexis, tu vas nous manquer», a enchaîné le directeur de la guggen, Damien Jeanneret. «Cette putain de soirée, elle est pour toi. Et on va foutre le bordel!», a-t-il crié, soutenu par les vivats du public.

Un show d’une intensité rare

Surplombés par deux portraits d’Alexis, sa grosse caisse orpheline posée, triomphante, sur le devant de la scène, les quelque soixante musiciens des Piit Bulh ont assuré un spectacle d’une intensité rare, mettant toute leur folie dans leur musique. Un show ponctué, çà et là, par les coups de grosse caisse rageurs de Damien Jeanneret à l’avant-scène. A l’écran, ces mots avaient défilé. «S’effondrer, pleurer, crier / Ou laisser le silence nous faire taire? / Alors ne nous reste qu’à jouer / Car ça au moins on peut le faire.» Et ils l’ont fait magnifiquement.

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