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Monthey: le banquier payait des prostituées avec l’argent de ses clients

Il utilisait l’argent de ses clients pour s’offrir des prostituées, payer ses impôts ou des travaux dans un chalet. Un gestionnaire de l’UBS Monthey risque la prison ferme.

25 sept. 2019, 15:54
Le banquier dépensait une fortune dans les boîtes de nuit. (Image d'illustration)

Un gestionnaire de fortune de l’UBS Monthey qui a détourné pendant dix ans l’argent de clients de la banque pour s’offrir notamment des prostituées et de l’alcool en boîtes de nuit était jugé mercredi à Monthey.

Pour passer inaperçu, ce sexagénaire valaisan a simplement imité les signatures de ses clients. Etonnamment, il a pu agir très longtemps, de 2001 à 2011, effectuant 140 opérations frauduleuses. «La banque me faisait confiance», a expliqué l’accusé.

Le Ministère public réclame une peine de trente mois de prison, dont six mois ferme, pour escroquerie par métier et faux dans les titres. La défense, par Me Fernand Mariétan, reconnaît les faits, mais réfute toute escroquerie «face au laxisme de la banque».

Avocat d’un des clients lésés, Me Gaspard Couchepin dénonce aussi «le manque de sérieux de la banque». Après avoir trouvé un accord financier avec l’accusé, l’UBS a retiré son action civile. Contacté, son porte-parole Jean-Raphaël Fontannaz indique que «suite à ce genre d’événements, les procédures en matière de sécurité, de contrôle et de vérification ont été renforcées pour éviter que cela se reproduise.»

700 000 francs envolés

Le trou financier atteint 700 000 francs, dont un quart de million a été dépensé en filles et en alcool. Durant ces nuits folles, jusqu’à plusieurs milliers de francs étaient dépensés par soirée. En outre, plus de 100 000 francs ont servi à payer des impôts. Et 60 000 francs ont été investis dans un chalet.

Le gestionnaire a aussi cherché à enjoliver les résultats de son travail pour ses 200 clients, afin de garder leur confiance. En effet, cet homme qui gérait 200 millions de francs a transféré 2,6 millions des comptes de certains clients sur ceux d’autres personnes qui avaient perdu de l’argent.

Le plus étonnant est que, si certains clients ont perdu des plumes dans cette affaire, d’autres se sont retrouvés avec des comptes gonflés. Conséquence: l’UBS a non seulement remboursé des clients, mais elle a aussi demandé à d’autres propriétaires de comptes de rendre de coquettes sommes, parfois des centaines de milliers de francs.

«J’étais soulagé»

Licencié en 2011 lorsque son manège a été enfin découvert, l’homme dit avoir été soulagé. «J’étais pris dans un engrenage affreux, j’étais soumis à la pression du résultat. A un moment donné, j’ai même pensé en finir.»

Le jugement sera communiqué prochainement. Depuis 2017, il s’agit du cinquième employé de banque à être inquiété par la justice valaisanne pour avoir volé l’argent de clients.

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