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Massongex/Monthey: une pluie d’oppositions s’abat sur l’agrandissement de la carrière des Freneys

Le projet d’augmenter le périmètre d’extraction de la carrière située sur les hauts de Massongex et de Monthey suscite un vif émoi, notamment chez les riverains.

30 déc. 2018, 16:04
Marc-Henri Tenthorey (Daviaz) et Marie-Claire Guignard (Prafenne) ont choisi de se battre contre l'extension de la carrière des Freneys.

Active depuis 1922 dans la fabrication de granulats pour le génie civil, Famsa veut agrandir l’une de ses carrières. En l’occurrence, celle des Freneys. Cette extension de la zone d’extraction ne fait pas l’unanimité. Trois pétitions ont déjà permis de récolter 60 signatures à Daviaz, 40 à Massongex et une trentaine aux Giettes, au-dessus de Monthey. «Nous craignons une augmentation de la poussière, des vibrations dues aux minages (ndlr: à une profondeur allant jusqu’à 300 mètres) et du bruit pour les habitations les plus proches», racontent Marie-Claire Guignard et Michel Gasser, deux des opposants. Des arguments que réfute l’entreprise.

Question de distance

Partisans et adversaires s’achoppent en priorité sur une question de distance. La mise à l’enquête publique stipule que les habitants les plus proches se trouvent à 500 mètres de Prafenne et à 800 mètres des Giettes. Ces données sont correctes si l’on prend en compte l’épicentre de la carrière. Par contre, si on considère le front de taille, on tombe à des distances entre 60 et 200 mètres pour une dizaine d’habitations. «Nos biens immobiliers risquent donc une dévalorisation», analyse Michel Gasser qui admet cependant que «les principaux dégâts constatés jusqu’ici tiennent à des catelles de salle de bains et à des dalles fissurées». «Il nous faudra trouver des solutions au cas par cas», avoue le directeur de Famsa, Luis Riccardo. «Dédommager est une des pistes théoriques.» Et d’ajouter: «On va certes se rapprocher des Giettes, mais cela se fera petit à petit, sur trente ans. Toutefois, je comprends les craintes.» Le Conseil général de Monthey (le 11 mars?) et l’assemblée primaire de Massongex doivent encore s’exprimer sur la modification partielle du plan d’affectation des zones et sur le règlement communal des constructions et des zones.

Etude supplémentaire?

De son côté, Marc-Henri Tenthorey organise la résistance à Daviaz. «Nous sommes déjà impactés par les vibrations», rappelle-t-il. «Le chemin de la Rogneuse ne se trouvera qu’à 350 mètres du front de taille.» Sa pétition a recueilli une soixantaine de paraphes. «Le village de Massongex sera également concerné par la poussière, le bruit et la hausse des transports en plaine.» Autre inquiétude, celle liée à une éventuelle pollution du torrent situé en dessous des Freneys (aux Hêtres) qui alimente la Rogneuse et les sources du Chapelet. Un sentiment partagé par des privés, propriétaires de minisources sur les deux communes.

«Nous voudrions obtenir un fonds de garantie financière et une étude d’impact environnemental diligentée par un bureau non-valaisan», poursuit Marc-Henri Tenthorey. «La forêt doit également demeurer en l’état du côté de Daviaz, afin qu’elle conserve son rôle de protection contre le bruit et la poussière.» «Ce sera le cas», rassure sur ce point Luis Riccardo.

Compensations écologiques

Les réserves en grès de gisement de la carrière de Freney II seront épuisées en 2022. Le solde à excaver se monte à 790 000 m3, soit pour environ quatre ans (185 000 m3 par an). Cette roche de type dur sert à 26% à créer du ballast pour les chemins de fer et à 28% à répondre aux besoins en gravillons durs pour les routes. La durée d’extraction demandée est de trente ans, avec une option pour vingt ans supplémentaires. L’entreprise invoque «la clause de nécessité» pour s’agrandir, car en cas de cessation de production, notre pays devrait se tourner vers l’étranger. Aux Freneys, deux décharges supplémentaires sont également prévues (voir encadré).

Famsa s’est engagée auprès du WWF et de Pro Natura à compenser les 12,2 hectares défrichés. Ces surfaces seront progressivement reboisées par des boutures et la plantation d’arbres ou rendues en zone agricole. Le chemin pédestre Daviaz – Prafenne disparaîtra.

 

 

Décharges supplémentaires mais sans amiante
Famsa veut créer deux décharges supplémentaires aux Freneys. L’une de type A, l’autre de type B et D. Une décharge de type A permet de stocker des matériaux d’excavation et de percement qui n’ont pas été pollués par une activité humaine. Dans une décharge de type B, seuls peuvent être entreposés des minéraux pauvres en polluants, dont le lessivage par les eaux de pluie ne libère que très peu de substances polluantes. Enfin, une décharge de type D est conçue pour stocker définitivement les résidus provenant d’usines d’incinération de déchets urbains (ici les scories de la Satom). Ces derniers doivent être d’abord débarrassés des métaux non ferreux (aluminium, cuivre) et de la ferraille qu’ils contiennent. Les cendres des installations de traitement thermique du bois peuvent également y être stockées.
Membre du conseil d’administration, Hervé Ruppen s’était engagé en 2013 à ne pas accepter de minéraux contenant de l’amiante. Des propos qu’il nous a confirmés, tout comme son directeur, Luis Riccardo.
 
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