Une voiture avec à son bord deux terroristes tente de forcer le passage face à un véhicule blindé de la police cantonale. Un homme tire à la Kalachnikov sur les policiers qui ripostent. En quelques secondes, les deux hommes sont neutralisés. Cette simulation très réaliste a eu lieu mardi dans la plaine chablaisienne dans le cadre d’un exercice antiterrorisme de la police cantonale.
Menace prise au sérieux
Pour cette première en Valais, le scénario, très réaliste, simulait une tuerie sauvage à Monthey. Les faux terroristes, joués par des policiers, étaient une poignée, tirant au hasard à bout portant sur la population. Le scénario prévoyait quinze morts parmi les civils.
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La suite fut digne d’un film à gros budget. Prise d’otages, négociations, assaut, tentative de fuite avec tir à l’arme lourde sur la police: différentes scènes ont été jouées à grande échelle. Un test qui s’est soldé par l’élimination de trois terroristes et la blessure d’un policier.
120 policiers engagés
Organisée dans la zone industrielle de Monthey et de Collombey pour des raisons pratiques, cette mise en scène a vu la participation de 120 policiers au total! Pourquoi un tel déploiement? Selon Christian Varone, commandant de la police cantonale, «la menace terroriste est bien réelle en Europe depuis 2015. Si la Suisse n’est pas en première ligne à l’heure actuelle, cette menace ne doit pas être sous-estimée. Les révélations récentes concernant la planification d’un attentat sur Bâle le démontrent.»
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Un rapport publié vendredi en Suisse lui donne raison. Cette menace est principalement liée à des acteurs djihadistes, avec des attentats qui seraient perpétrés par un seul individu ou un petit groupe.
Mais le risque terroriste est-il mesurable en Valais? Selon le commandant Varone, «une dizaine de personnes sont surveillées en Valais dans le domaine de l’extrémisme radical. La menace terroriste est constamment évaluée avec l’appui du Service de renseignement de la Confédération».
Armes lourdes
Face à ce risque, la police cantonale a adapté sa façon de réagir et ses moyens. Contre des armes de guerre et des terroristes qui passent à l’action sans crier gare, l’ensemble des policiers a été formé afin d’être capable d’intervenir tout de suite, sans attendre les renforts des troupes d’élite, le fameux Groupe d’intervention. De plus, les dotations en protections balistiques (casques, gilets et boucliers) ont été multipliées. Et des puissants fusils semi-automatiques ont été achetés récemment.