Il est 13 h 30 ce lundi après-midi. Le soleil caresse encore la place Sainte-Marthe dans le Xe arrondissement de Paris. Assis sur un banc, une clope au bec, une cannette de bière à la main et un bandana rouge vissé sur la tête, Christian Page est au rendez-vous. «Bienvenue chez moi», lance-t-il, avant de rectifier: «Ce n’est pas vraiment chez moi, mais c’est là que j’ai vécu quand j’étais dans la rue.» S’il a retrouvé un logement depuis août dernier, cette période sans abri a duré trois ans et demi. Il la raconte dans le livre «Belleville au cœur» sorti récemment.
Dans son fief, il connaît tout le monde. De la propriétaire du restaurant La Sardine à la voisine qui promène son chien en passant par la gérante de l’ébénisterie. «A force de se croiser tous les jours, on s’est d’abord reconnus, avant de se saluer et de finir...