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12 millions de la Confédération pour le projet de géothermie de Lavey

Le projet de géothermie profonde de Lavey a obtenu les autorisations des cantons de Vaud et du Valais, et les soutiens financiers nécessaires pour sa réalisation. Les travaux débuteront l’an prochain.

16 oct. 2019, 09:49
/ Màj. le 16 oct. 2019 à 17:26
Le site de forage (triangle gris) se situe sur le canton de Vaud, mais selon les conditions du sous-sol, une partie du forage pourrait se retrouver sur le territoire valaisan.

Son financement assuré, le projet peut aller de l’avant. L’Office fédéral de l’énergie (OFEN) a décidé d’octroyer une contribution de 12 millions de francs au projet de géothermie profonde de Lavey, dont le coût est estimé à environ 30 millions. «Nous allons à présent constituer le dossier d’exécution, qui devra encore obtenir la validation du canton», précise Jean-François Pilet, directeur d’AGEPP (Alpine Geothermal Power Production), la société qui coordonne le projet. 

L’Etat de Vaud versera quant à lui 1,5 million, tandis que le reste des investissements sera pris en charge par l’AGEPP, qui réunit différents partenaires privés et publics actifs dans le domaine de l’énergie ainsi que les communes de Lavey-Morcles (VD) et Saint-Maurice (VS). L’énergie produite sera au bénéfice de la reprise d’énergie à prix coûtant (RPC), ce qui constitue une garantie pour la viabilité économique du projet. 

En début d’année, la mise à l’enquête n’avait déclenché aucune opposition. Président de la section Chablais des Verts vaudois, Léonard Studer indique faire confiance aux meneurs du projet, tout en restant vigilant. Quant à la géothermie, c’est pour lui «une manière intelligente de récupérer de l’énergie».

Energie thermique et électrique

Les travaux de mise en place de la plateforme de forage débuteront mi-2020. Elle accueillera la tour de forage de plus de 30 mètres et les bassins de rétention pour le traitement des eaux. Le percement aura lieu en 2021, il devrait durer environ six mois. La mise en exploitation est prévue courant 2022.

Le projet prévoit de forer jusqu’à 3000 mètres de profondeur pour y extraire de l’eau à plus de 100 ℃ avec un débit de 40 litres par seconde. Cette eau géothermale servira à alimenter les Bains de Lavey et fournira les bâtiments du site balnéaire en énergie thermique. De l’énergie électrique sera également produite, à raison de 4,2 GWh, ce qui permettra de couvrir les besoins de 700 à 1000 ménages.

Pas de risques ou de nuisances

Situés en retrait des zones d’habitation et à 500 mètres des bains thermaux, les travaux ne devraient pas causer de nuisances particulières. «Pour le forage, nous choisirons des machines qui fonctionnent à l’électricité», rassure Jean-François Pilet. Et de poursuivre: «Les normes seront respectées, le bruit monitoré et en cas de nécessité, des mesures de protection supplémentaires peuvent être mises en place.»

Quant aux risques de provoquer un tremblement de terre, tel que cela avait été le cas à Saint-Gall en 2015, ils peuvent être écartés: «L’environnement géologique dans lequel nous nous trouvons est complètement différent. Il s’agit d’un forage hydrothermal qui recherche un aquifère profond et ne nécessite pas l’utilisation de la fracturation hydraulique», explique Jean-François Pilet.

Les travaux devraient faire appel à une quinzaine d’entreprises, dont certaines viendront de l’étranger car il n’existe pas de machine capable de forer à cette profondeur en Suisse.

Plusieurs projets dans le canton de Vaud

Le projet de Lavey est le deuxième du genre dans le canton de Vaud. Sur La Côte, la commune de Vinzel est en phase d’accueillir un forage profond d’environ 2200 mètres. «Les projets sont au même niveau d’avancement et nous essayons de nous coordonner pour bénéficier de synergies. Faire venir une seule machine en Suisse permettrait par exemple de faire des économies», illustre Jean-François Pilet.

Au niveau du canton, des synergies seront également réalisées entre les projets, notamment dans la surveillance des travaux. La récente loi vaudoise sur les ressources naturelles du sous-sol prévoit par ailleurs que les données géologiques acquises lors des projets de géothermie profonde soient transmises au canton. «L’objectif est d’améliorer la connaissance du sous-sol, afin d’augmenter les chances de succès et de favoriser l’émergence de cette énergie renouvelable», explique Renaud Marcelpoix, chef de la division géologie, sols et déchets à la direction générale de l’environnement.

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