La campagne de Sion 2026 est-elle en train de jouer un mauvais tour à la Loterie romande? Le 10 juin, en plus de dire s’ils veulent accueillir les Jeux olympiques dans huit ans, les Valaisans devront notamment se prononcer, comme tous les Suisses cette fois, sur la nouvelle loi sur les jeux d’argent.
Un objet qui, dans le canton, se retrouve pour ainsi dire phagocyté par celui des JO. «Ne l’oubliez pas, car il est à mon sens aussi important que Sion 2026», a martelé ce mardi à Martigny Christophe Darbellay. Le conseiller d’Etat chargé de l’économie était à la Fondation Pierre Gianadda à l’invitation de Jean-Maurice Tornay, président de la délégation valaisanne de la Loterie romande (Loro).
Plus d’un demi-milliard redistribué
Objet de la conférence de presse: présenter les chiffres 2017 de l’organe de répartition valaisan. L’an dernier, ce sont ainsi 27 millions de francs issus des jeux d’argent qui ont été reversés par la Loro à des projets d’utilité publique dans les domaines culturel, sportif et social du canton. Au total, depuis la création de l’institution en 1937, c’est plus d’un demi-milliard de francs (553 millions) qui a été redistribué dans l’économie valaisanne.
Christophe Darbellay conseiller d'Etat chargé de l'économie
Pour la Loterie romande, la votation du 10 juin sera capitale. «Actuellement, ce sont 250 millions de francs qui partent annuellement dans les jeux en ligne et ne peuvent pas être redistribués dans l’économie suisse», déplore Jean-Maurice Tornay. Qui estime qu’en cas de non à la nouvelle loi sur les jeux d’argent, ce processus s’accélérerait de 10% chaque année. «Si dans quelques années nous nous retrouvons avec 20 millions de francs à redistribuer au lieu de 30, nous devrons faire des choix draconiens et revoir nos critères d’attribution des montants», craint le président de la Loterie romande Valais.
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A un peu plus de deux semaines du scrutin, les fronts se sont resserrés. Un dernier sondage de Tamedia montre une quasi-égalité entre les camps du oui et du non (47%). Christophe Darbellay ne cache pas son inquiétude. «On n’a pas en Valais le tissu économique permettant d’activer le sponsoring pour se passer de ces montants-là», estime-t-il.