Ils ont vécu la même ambiance qu’aux Journées de la Jeunesse (JMJ). "Oui, c’est exactement pareil. On prie, on chante, c’est la fête de Dieu et là, c’est celle du pape», se réjouissait Yves Crettaz, l’un des instigateurs du réseau valaisan «T’as où la foi?», au départ du Valais en car hier matin. Une trentaine d’autres jeunes du canton étaient du voyage, tous très enthousiastes.
Yves Crettaz sentait sans doute déjà que la rencontre avec le pape François serait un intense moment pour les Valaisans qui se trouveraient dans la foule des 41'000 fidèles à Palexpo. Il ne se doutait cependant pas qu’il vivrait lui-même un instant rare et émouvant. Un moment de grâce. «Juste avant le début de la messe, j’ai soudain pu voir le pape de très près. Il parcourait la foule dans sa petite voiture et il est passé à côté de moi. Il dégage tellement d’humilité, de simplicité. C’est magnifique. Je ne sais pas comment expliquer, mais je n’ai jamais vécu quelque chose d’aussi fort que ça. Je me sens tellement bien intérieurement. Je crois que c’est l’un des cinq moments les plus beaux de ma vie», raconte Yves Crettaz, ému aux larmes.
Ambiance de communion
La cerise sur le gâteau d’une journée baignée de prières et de chants religieux pour célébrer Dieu et le pape. Une ambiance de communion a plané au sein des jeunes Valaisans. Et ce, dès leur départ en car hier matin.
Quand le prêtre Pierre-Yves Pralong, qui fait partie du groupe de pop louanges «Raising hope», a embarqué à Monthey, les voyageurs se sont mis à chanter et à prier. Presque sans pause jusqu’à l’aéroport de Genève. «Dans ce genre de journée, on ne voit pas le temps passer», confirme Margot Luyet, 20 ans, de Savièse. Etudiante à la HES-SO, et donc en pleine période de préparation d’examen, la Valaisanne a savouré chaque minute de cette journée particulière. «C’est quand même incroyable de pouvoir assister à la messe du pape chez nous. Et, comme dans les JMJ, il y a une force dans ces rassemblements qui montre qu’on n’est pas seul dans sa foi», confie-t-elle. Elle avoue également se ressourcer dans ces moments «où il se passe toujours quelque chose d’intense et d’inexplicable».
Une attente de quatre heures dans la halle
Dans le car, nombreux sont les jeunes qui se connaissaient avant le départ. «Mais, nous faisons aussi des rencontres qui peuvent aboutir à des amitiés. C’est d’ailleurs dans un rassemblement de JMJ que j’ai connu Sarah, ici à côté de moi , et qui est devenue l’une de mes amies», raconte Eliane Crettaz.
L’attente n’effrayait pas les fidèles. Même s’ils savaient qu’ils devraient patienter quatre heures dans la halle de Palexpo avant que la messe ne commence. «On a l’habitude d’attendre dans ces manifestations. Et puis, on ne s’ennuie pas. Il y a une sacrée ambiance», lance Margot Luyet. «Oui, parce qu’on chante aussi dans la halle», ajoute en souriant le prêtre Pierre-Yves Pralong en portant sa guitare.
Patienter dans la chaleur de Palexpo
Le temps d’installer des drapeaux suisse, valaisans et celui de «T’as où la foi?» sur leur espace dédié, et les jeunes étaient fin prêts à accueillir le pape. L’attente de ces miliiers de fidèles s’est passée dans le calme. «Il y a juste eu un peu la cohue au stand des bouteilles d’eau, parce qu’avec cette chaleur, on s’arrachait les bouteilles», raconte Yves Crettaz.
Les Valaisans ont cependant patienté, sereins. Jusqu’à l’apparition de François. «C’est toujours impressionnant d’entendre ce brouhaha avant le début de la messe, et puis soudain, tout le monde se tait. Nous sommes tous différents, nous avons des âges différents, nous sommes 41'000, et pourtant, soudain, nous sommes tous en prière», conclut Margot Luyet qui n’en revient toujours pas de cette puissance de rassemblement générée par le pape.