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Valais: les sauveteurs formés pour gérer les nouveaux animaux de compagnie

Durant leurs interventions, il peut arriver que les pompiers ou les policiers tombent sur des nouveaux animaux de compagnie, comme des reptiles ou des mygales, par exemple. En Valais, ils sont assistés par des spécialistes pour gérer ces situations.

27 déc. 2017, 12:40
Les nouveaux animaux de compagnie détrônent parfois chiens et chats dans les logis.

Reptiles, mygales ou scorpions: les pompiers ou les policiers n'ont pas toujours affaire qu'à des humains lors d'interventions. En Valais, des spécialistes sont à leur disposition pour les assister.

Les nouveaux animaux de compagnie ou NAC détrônent parfois chiens et chats dans les logis. Si les oiseaux, lapins ou tortues ne posent guère de problèmes, les serpents, araignées ou autres iguanes exigent des connaissances spécifiques pour les approcher.

Plusieurs corps de sapeurs-pompiers valaisans ont suivi une formation. «Une quarantaine de mes hommes y ont participé. Nous avons appris notamment à manipuler des serpents avec un crochet métallique et à attraper des mygales. C'était très intéressant», relate David Vocat, commandant du Centre de secours incendie (CSI) de Crans-Montana.

Boa, araignées et poissons

Avoir affaire à des NAC lors d'incendies reste extrêmement rare. Marc-André Pillet, commandant du feu à Martigny raconte: «Cela nous est arrivé une seule fois. Après avoir éteint l'incendie, nous avons appris qu'il y avait un petit boa de 40 centimètres assez nerveux dans un vivarium, mais aussi des araignées, des poissons, un chien mort sous un lit en raison de la fumée et un chat qui avait pu s'échapper. Le propriétaire arrivé sur les lieux a pu s'en occuper».

Apprendre l'existence de NAC dans un logement après y avoir pénétré peut être dangereux pour les secouristes. «Nous encourageons vivement les propriétaires à coller sur leur porte des autocollants qu'ils peuvent se procurer auprès de la Fédération suisse des sapeurs-pompiers et qui indiquent quels animaux se trouvent à l'intérieur», poursuit le commandant du feu.

Crochet, gants et boîte

«Un cobra peut tuer un homme en deux heures. D'autres reptiles peuvent infliger une mauvaise morsure même à travers un vêtement. Il ne faut donc prendre aucun risque si l'on n'est pas sûr de savoir à quel serpent on a affaire», prévient Vincent Suardet, qui a dispensé des cours aux sapeurs-pompiers de Crans-Montana et de Savièse.

Le jeune homme, passionné de serpents depuis l'âge de 8 ans, éleveur de NAC depuis ses 18 ans et actuellement en formation de gardien d'animaux sauvages dans le canton de Vaud a appris aux hommes du feu à identifier les six espèces de serpents que l'on trouve en Suisse. Puis à les distinguer des reptiles importés.

Il leur a appris à «démystifier, manipuler et capturer» serpents, mygales ou scorpions «en toute sécurité». Avec un crochet métallique en forme de U pour soulever les premiers, des gants, des gestes lents, précis et une boîte pour les autres. «Une fois sur le terrain, les secouristes peuvent m'envoyer une photo au moindre doute et je peux aussi me déplacer», précise Vincent Suardet.

Rarement confrontés au problème lors d'incendies, les secours sont plus souvent appelés à la rescousse par des privés effrayés d'avoir vu un serpent ramper devant chez eux. «Nous avons par deux fois capturé des vipères et les avons remis directement en forêt», se souvient le commandant du CSI de Sion Frédéric Héritier.

144, hôpitaux et privés

Le spécialiste des vipères Yves Brunelli ne dispense pas ce type de cours, qu'il juge «trop brefs pour un sujet si complexe». Il préfère donner des conseils, des conférences et intervenir lui-même sur le terrain.

«Je travaille pour le service valaisan des forêts et du paysage. J'interviens aussi auprès du service de la chasse, de la police cantonale, du 144, d'hôpitaux et de privés».

Passionné de vipères depuis plus de quarante ans, Yves Brunelli intervient une quarantaine de fois par année pour des serpents indigènes, mais aussi exotiques tels que crotales, boas ou pythons. «En Valais, canton qui abrite la plus grande densité de vipères en Suisse, les gens ne savent souvent pas que les reptiles sont protégés par une loi fédérale et qu'il est interdit de les tuer et de les manipuler sans autorisation du canton».

Beaucoup de prévention

Lorsque Yves Brunelli, qui a réalisé près de 40'000 photos de vipères, est appelé sur le terrain, il se met à «penser comme un serpent. Il me faut en général moins de dix minutes pour le dénicher puis le déloger». L'intrus est parfois lové dans un mur en pierres sèches, derrière un téléviseur ou encore dans un moteur de voiture.

L'homme fait beaucoup de prévention: «J'explique comment vivre en bonne harmonie avec les vipères. Si on n'en veut pas autour de chez soi, il faut par exemple enlever les pierriers, mettre les tas de bois à l'ombre, tondre sa pelouse et entretenir les alentours de sa maison pour qu'aucun serpent ne puisse y élire domicile».
 

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