«Il est faux et fallacieux de vouloir opposer «la fin du monde» en ce qui concerne la sauvegarde de notre planète à «la fin du mois» en ce qui concerne le monde du travail.» Le secrétaire régional Blaise Carron et son syndicat Unia ont profité de la journée de la Grève de l’avenir de vendredi pour insister sur la nécessité «de la convergence des luttes pour le climat et celles en faveur du monde du travail».
Pour une réduction massive du temps de travail
Cette convergence passe notamment par l’investissement dans des emplois durables et bien rémunérés. A Sierre, Francine Zufferey a appelé de ses vœux «des conventions collectives au service de la reconversion écosociale ainsi qu’une réduction massive du temps de travail favorable tant pour l’environnement que pour les salariés que pour l’égalité homme/femme.»
Unia défendant les intérêts de pas moins de 12 000 membres en Valais principalement actifs dans le domaine de la construction, le syndicat s’est concentré sur ce domaine d’activités pour fournir des pistes concrètes d’amélioration. «Parmi celles-ci, la nécessité d’investir dans des emplois dans le secteur des énergies renouvelables et durables afin de pouvoir sortir du nucléaire et se passer des énergies fossiles, ce qui représente un potentiel de création de 15 000 emplois.»
Serge Aymon estime ainsi qu’une meilleure sensibilité environnementale peut profiter à tous les secteurs du bâtiment. «Lancer un véritable programme de rénovations du bâti va profiter aussi bien aux entreprises sanitaires, de chauffage, de peinture et isolation, de menuiserie, du génie civil et aux paysagistes.»
Climat et monde du travail victimes des mêmes maux
Privilégier la plantation d’arbres en milieu urbain va non seulement permettre de lutter contre les pics de chaleur mais aussi améliorer le quotidien des citoyens et donc des travailleurs. Les ouvriers les plus exposés aux conditions climatiques extrêmes étant le plus souvent les moins bien rémunérés. «Pourquoi ne pas s’inspirer du canton de Vaud qui a injecté 4 millions de francs dans un fonds intempérie?»
Pour le syndicat Unia, il y a en tout cas urgence tant pour protéger le climat que pour améliorer les conditions de travail des salariés. «Et pour cause: le climat et le monde du travail sont victimes des mêmes maux: un ordre économique extrêmement inégalitaire qui favorise l'accumulation des richesses dans les mains d'une toute petite partie de la population tout en conduisant au réchauffement climatique», lance Blaise Carron.