Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Valais: en pleine polémique, l’Atelier des aveugles et malvoyants nous ouvre ses portes

L’Atelier suisse des aveugles et malvoyants de Brigue se trouve au centre d’une déferlante médiatique parce qu’il n’emploie aucun non-voyant. Il nous a ouvert ses portes jeudi.

06 sept. 2018, 17:43
Edgar, le Sierrois, travaille depuis dix ans à l'Atelier de Brigue.

En pleine turbulence médiatique, l’Atelier suisse des aveugles et malvoyants de Brigue a ouvert ses portes aux journalistes jeudi. Cette société se retrouve en fâcheuse posture suite à un article publié dans le «Blick», dans lequel on peut lire qu’aucun aveugle ne travaille dans les locaux haut-valaisans.

A lire aussi: Brigue: suspecté de duper ses clients, l’Atelier suisse des aveugles et malvoyants affronte la polémique

Pas d’aveugle, mais des malvoyants

L’Atelier se trouve dans le bâtiment qui abrite le call-center des CFF. Un premier local est utilisé par des téléphonistes. Quelques mètres plus loin, un petit atelier, vétuste, occupe six personnes. Cinq confectionnent des balais à l’aide de machines venues d’Allemagne, alors qu’une autre tresse des corbeilles en osier.

Aucun employé n’est aveugle. Tous semblent souffrir de problèmes visuels. Un des hommes est conduit par le bras à sa table de travail par une responsable de l’entreprise. La femme qui fabrique des corbeilles a placé à côté d’elle un document certifiant qu’elle a perdu 90% de sa capacité visuelle.

Parmi les personnes occupées à confectionner des balais, il y a Edgar, le Sierrois, qui préfère ne pas donner son nom de famille. Cela fait dix ans qu’il travaille à l’Atelier de Brigue. «Je n’ai pas aimé ce qu’à écrit le «Blick», lance-t-il aux journalistes qui viennent l’interviewer. «Personne n’a dit qu’il n’y avait que des aveugles ici! C’est l’Atelier des aveugles et des malvoyants», martèle-t-il. Il craint que cette déferlante médiatique porte préjudice à la société qui l’emploie et que cela lui fasse perdre son gagne-pain.

Pour vendre les produits réalisés par les malvoyants de Brigue, mais aussi d’Allemagne et d’Autriche, des téléphonistes appellent des acheteurs potentiels depuis des call-centers de Brigue et de Sion. «Ces jours, ce n’est pas facile; les gens leur disent que nous sommes des escrocs.»

 

Edgar confectionne des balais.

Malvoyant sans rente d’invalidité

Edgar est lui-même malvoyant. «J’ai le nerf optique qui vibre», explique-t-il en parlant de la maladie qui le handicape, la neuropathie optique héréditaire. L’AI lui a apporté un soutien sous forme de cours et de matériel, mais il n’a pas droit à une rente invalidité, parce qu’il peut travailler. Mais voilà, son handicap ne lui permet pas d’être suffisamment performant dans une entreprise «classique». Il a connu une longue période de chômage avant de décrocher un poste à l’Atelier de Brigue.

«Je me lève tous les matins à 4 h 30, pour pouvoir prendre le bus à 6 heures et arriver à l’atelier à 7 h 30.» Ensuite, Edgar passe la journée à confectionner des balais. A l’aide d’une machine, il implante les poils sur la brosse. Une tâche qui n’est pas passionnante, mais qui lui permet de vivre. Il compte bien y travailler quelques années encore.

Votre publicité ici avec IMPACT_medias