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Valais: des apprentis racontent pourquoi ils ont choisi des apprentissages dans l'artisanat

Alors que le nombre d'apprentis dans les métiers de l'art ne cesse de diminuer depuis dix ans, deux Valaisans ont choisi l'une de ces voies. En formation, ils témoignent des atouts de leur profession respective.

24 avr. 2018, 18:00
Laetitia Oehle est en troisième et dernière année d'apprentissage de carreleuse.

 

Les apprentis dans les métiers de l'artisanat en Valais ont diminué d'un quart en dix ans.  La chute est même de 50% dans certains métiers, comme les boulangers-pâtissiers, carreleurs, plâtriers et menuisiers.

>> Lire notre article sur le sujet

Alors qu'est-ce qui motive les jeunes à embrasser encore ces carrières?

Le témoignage de deux Valaisans. L'une est apprentie carreleuse et l'autre apprenti pâtissier-confiseur. 

 

Laetitia Oehle, 19 ans, apprentie carreleuse, de Vouvry: «J’ai eu le coup de foudre pour ce métier»

 

L’apprentie est la seule femme de sa classe. Mais elle n’a jamais été impressionnée par cela. Photo: Sabine Papilloud

 

Personne dans sa famille n’est carreleur. «Ils sont tous dans l’électricité», s’exclame Laetitia Oehle. Cela n’a pas empêché la jeune femme de Vouvry de se lancer dans un apprentissage de carreleuse au sein de l’entreprise Frehner et Fils SA à Martigny. «Au début, ma mère s’inquiétait que je fasse un métier d’homme. Mais aujourd’hui, elle voit que je m’en sors bien», sourit-elle. Car Laetitia Oehle n’est pas du style à se faire marcher sur les pieds.

Elle a tout de suite «pris ses marques» dans ce milieu masculin. «Et puis, cela peut être pire de n’être entourée que de femmes. Je me sens respectée par mes collègues hommes. Mais j’ai du caractère.»

Laetitia Oehle avoue avoir eu «le coup de foudre pour ce métier. J’adore son côté varié et la diversité des matériaux. Dommage que cela soit si peu connu de la population.»

Pénibilité du travail supportable

Rien ne la prédestinait à choisir cette voie. «J’ai commencé par un apprentissage de peintre, mais cela ne me convenait pas.» Puis, l’un de ses camarades lui suggère de tester la profession de carreleur. «J’ai fait un stage de trois semaines et j’ai été séduite.»

La pénibilité du travail n’effraie guère la jeune femme qui affirme ne souffrir du dos que rarement. «La première année, je ressentais un peu de douleurs, mais on a eu des cours de gym pour apprendre à faire les mouvements de façon juste et au fil des mois, ma musculature s’est formée.»

 

 

Michaël Fabbi, 35 ans, apprenti pâtissier de Crans-Montana: «Les horaires de nuit ne m’ont jamais dérangé»

 

Devant se réinsérer en raison de soucis de santé, Michaël Fabbi a décidé de se lancer dans la pâtisserie. Un choix qui le comble. Photo: Sacha Bittel 

 

«J’essaie de motiver les jeunes de ma classe et de relativiser les inconvénients des horaires de ce métier. Je leur montre les bons côtés. Mais c’est clair qu’il faut être passionné», raconte Michaël Fabbi. Le Valaisan de 35 ans est apprenti pâtissier-confiseur en deuxième année. «Je suis un peu atypique», sourit-il dans la boulangerie Taillens à Crans-Montana. Ce passionné des métiers de bouche a d’abord fait une carrière de boulanger. «Malheureusement, des problèmes de dos m’ont contraint à devoir abandonner cette profession après près de vingt ans d’activité; j’ai dû me réinsérer.»

Le plaisir de la création

Après des mois passés dans la vente, Michaël Fabbi décide de recommencer un apprentissage dans les métiers de bouche. «J’adore tellement travailler la matière et créer.» Il se rend compte que la profession de pâtissier-confiseur est possible pour lui. «Il n’y a pas de choses lourdes à porter. C’était compatible avec mon dos. Je me suis donc lancé.»

Les horaires – il travaille de 4 à 13 heures – ne le dérangent pas. «Cela ne m’empêche pas d’avoir une vie à côté. Et puis, vous ne vous rendez pas compte du panorama que l’on a depuis le laboratoire. Je vois le soleil se lever sur les montages quand je travaille. Comment pourrais-je me plaindre?», s’enthousiasme-t-il en montrant l’une des recettes qu’il a proposée à la confiserie. «Aujourd’hui, on la teste et dans quelques jours, ce gâteau sera vendu au magasin. C’est vraiment valorisant pour moi.»

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