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Valais: comment FMV résiste à la crise hydroélectrique

Les Forces motrices valaisannes (FMV) tiennent le coup malgré une conjoncture défavorable qui a vu des groupes énergétiques en grande difficulté. Explications et projections.

07 juin 2018, 17:33
FMV croit en l’avenir de l’hydroélectricité. Hormis ses aménagements existants (photo usine d'Ernen), la société cantonale investit dans plusieurs projets de réhabilitation ou de construction.

Satisfaisant. Le qualificatif vaut son pesant d’or bleu lorsque l’on sait qu’il fait référence à l’exercice 2017 des Forces motrices valaisannes (FMV) dont le corps de métier est la production hydroélectrique. Le résultat de la société, en baisse par rapport à 2016, se monte encore à un peu plus de 5 millions de francs sur un chiffre d’affaires de 185 millions. Communiquée jeudi par son président Jean-Michel Cina lors de l’assemblée générale, la nouvelle est étonnamment bonne dans un contexte de forte pression sur les prix.

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Chiffres rouges...

Dans cette situation tendue, Alpiq et Axpo, les deux grands groupes énergétiques suisses, connaissent d’importantes difficultés depuis 2012, à la suite de la catastrophe nucléaire de Fukushima et la transition énergétique allemande qui inonde durablement le marché européen d’énergies renouvelables subventionnées. Ajoutez à cela des politiques d’acquisitions parfois hasardeuses, un franc suisse plus fort et vous obtenez les chiffres rouges qui ont déclenché des licenciements, des investissements différés ainsi que la vaine tentative d’Alpiq de vendre une partie de ses barrages.

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... et chiffres noirs

Tout le contraire pour la stratégique FMV avec des chiffres noirs et des investissements massifs consentis dans l’hydroélectricité. Stratégique car la société en mains des collectivités publiques valaisannes a reçu la mission de représenter la communauté valaisanne dans le mécanisme qui veut amener le canton à détenir à terme 60% des capacités hydroélectriques en gérant au mieux, demain, le retour des concessions alors qu’elle a, aujourd’hui déjà, des participations dans 26 centrales. «Même si nous n’avons pas de boule de cristal, nous avons bon espoir de réaliser des résultats positifs en 2018 et 2019», résume, confiant, le directeur général de FMV, Paul Michellod. «Nous avons été extrêmement prudents. Les actionnaires ont bénéficié d’un dividende modeste pour permettre à la société non seulement de rembourser ses dettes mais de disposer d’argent frais pour des projets dans une perspective à très long terme.»

La gestion par anticipation

Cette situation, on la doit à la gestion par anticipation et échelonnement dans le temps. FMV a accepté des contrats sur les prix du jour valables durant trois ans. En clair, le kWh négocié à un meilleur prix en 2014 – puisque la tendance baissière a duré jusqu’en 2016 –  était encore appliqué en 2017. Et FMV travaille aujourd’hui à compenser les prix plancher de 2016 pour qu’ils ne se répercutent pas sur les exercices à venir en rachetant de l’énergie. Et profiter du rebond des cours de l’électricité qui ont repris des couleurs sur les marchés. 

Les reins solides

Mieux: FMV dispose de la solidité financière pour faire face à une éventuelle phase déficitaire. Dans ce contexte mondial instable, la société dispose de réserves de l’ordre de 270 millions de francs. En imaginant des scénarios dangereux, FMV peut voir venir. «Avec un déficit mensuel d’un million de francs, nous pourrions tenir un bon quart de siècle.» Le soutien fédéral à l’hydroélectricité ne sera pas pour elle...

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