Il a l’allure d’un Gepetto dans son atelier. A une exception près: Jean-Manuel D’Andrès est serrurier et non menuisier. Dans son entreprise à Martigny, il pose devant un établi empli de lettres anciennes, de cassettes audio et vidéo et d’une gourmette en or pour enfant. En regardant ce butin, il ne cache pas son émotion. «Je vais bientôt remettre tout ce matériel à sa propriétaire, plus de quarante-cinq ans après l’avoir trouvé», confie-t-il en racontant une histoire qui sonne comme un conte de Noël.
Tout a commencé en 1974. Jean-Manuel D’Andrès était alors adolescent. Il habitait dans la maison familiale – attenante à l’entreprise de serrurerie de ses parents – qui se situait en face d’une bâtisse occupée par un couple et leur fille. «Ces personnes m’intriguaient. Je ne leur ai jamais vraiment parlé.» Un jour, ces voisins s’en sont allés dans la précipitation, laissant leur maison encore remplie d’objets....