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Vaccin anti-Covid: le point sur quelques idées reçues

La campagne de vaccination vous laisse-t-elle sceptique? Voici quelques compléments d’information au sujet des vaccins qui sont administrés en Suisse.

24 févr. 2021, 20:00
La technologie à ARN messager des vaccins disponibles en Suisse soulève des interrogations au sein de la population.

Depuis quelques semaines, les quatre centres de vaccination valaisans (à Brigue, Sion, Martigny et Collombey-Muraz) ont pris le relais des EMS pour vacciner, en priorité, les personnes à haut risque (celles qui ont plus de 75 ans ainsi que les adultes atteints d’hypertension artérielle, de maladies cardiovasculaires, de diabète, de maladies chroniques des voies respiratoires, de cancer, de faiblesse immunitaire ou d’obésité morbide).

Pourtant, le scepticisme n’a pas totalement disparu face aux vaccins. On tente de faire le point sur certains aspects qui demeurent parfois obscurs.

Le vaccin risque-t-il de fragiliser les personnes vulnérables?

C’est une inquiétude qui revient souvent: l’idée selon laquelle la vaccination des personnes à risque fragiliserait leur santé, augmentant leur vulnérabilité face au Covid-19 et aux complications qui peuvent découler de l’infection. «Par leur mécanisme, les deux vaccins disponibles aujourd’hui ne peuvent pas causer une infection à la personne vaccinée, car le vaccin n’est pas une particule virale contagieuse, mais un brin d’information (ARN)», explique Frank Bally, médecin chef du service des maladies infectieuses de l’Institut central des hôpitaux.

«Ce brin d’ARN permet la production passagère – il ne reste dans l’organisme que deux jours, contre plusieurs jours lors d’une immunité «naturelle», lorsqu’on contracte le coronavirus – d’une protéine virale contre laquelle le système immunitaire créera une défense protectrice.»

Contrairement au vaccin contre la grippe, l’efficacité des vaccins à ARN messager concernerait une population plus large, «puisque les études ont démontré une efficacité similaire chez les personnes qui ne sont pas à risque, comme chez celles qui sont vulnérables. Cela comprend donc les personnes âgées.»

Les vaccins disponibles sont-ils aussi efficaces contre les formes mutantes du virus?

Ce n’est un secret pour personne: le variant britannique est présent sur le territoire valaisan, et plus contagieux que le SARS-CoV-2 auquel nous avions (presque) été habitués. Dès lors, il semble légitime de se demander si la vaccination actuelle est utile face aux variants du coronavirus. «A ce jour, nous savons que les anticorps induits par les vaccins actuellement disponibles neutralisent tout aussi bien la souche anglaise», affirme Claire-Anne Siegrist, directrice du Centre de vaccinologie des HUG.

A ce jour, nous savons que les anticorps induits par les vaccins actuellement disponibles neutralisent tout aussi bien le variant anglais.
Pre Claire-Anne Siegrist, Directrice du Centre de vaccinologie des HUG.

«Il n’est pas exclu que, dans le futur, d’autres souches soient un jour moins bien reconnues par les anticorps vaccinaux. Il y aura alors deux possibilités: soit l’immunité cellulaire (qui se moque des mutations ponctuelles) restera suffisamment efficace, soit il faudra adapter les morceaux de code d’ARN messager.» Dans ce cas de figure, une modification du vaccin actuel serait nécessaire. Ce qui se fait déjà chaque année pour la vaccination contre la grippe, un virus qui mute régulièrement.

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Pourquoi continuer à respecter les mesures sanitaires en vigueur quand on est vacciné?

Le vaccin n’est efficace que douze à quatorze jours après la première injection, pour une efficacité de 50% (qui passe toutefois à 95% après la dose de rappel). Il est donc possible de contracter le virus dans ce laps de temps – avec ou sans symptômes – et de le transmettre à autrui.

«Les études autour des vaccins ont démontré que 5% des personnes vaccinées ont développé une maladie Covid-19 malgré tout. Ces personnes peuvent, elles aussi, transmettre le virus», précise Frank Bally. Le respect des distances sociales et du lavage des mains demeure donc, malgré la vaccination.

A moyen terme, est-il prévu de vacciner toute la population?

«La population adulte qui n’est pas à risque pourra se faire vacciner lorsque les groupes prioritaires auront eu accès au vaccin et quand les doses de ceux-ci seront disponibles en suffisance pour permettre que la deuxième dose soit injectée dans les délais recommandés», explique Cédric Dessimoz, médecin cantonal adjoint, qui estime que cela devrait être possible dans le courant du printemps, «probablement dès le mois d’avril ou mai».

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Et les enfants, dans tout ça? «Il n’est actuellement pas prévu de les vacciner, ni les adolescents de moins de 16 ans, qui ne sont que très rarement gravement malades.»

Il en va de même pour les femmes enceintes qui ne présentent pas d’autre facteur de risque que la grossesse. «Néanmoins, les femmes enceintes faisant aussi partie des personnes vulnérables sont invitées à en parler avec leur médecin: dans certains cas, la vaccination est clairement le meilleur choix», précise Claire-Anne Siegrist.

En savoir plus : Le site de l’OFSP répond à vos questions

En savoir plus : Les détails de la stratégie de vaccination de la Confédération

La hotline cantonale reste atteignable au +41 58 433 01 44.

 

Vaccin à ARN messager: Une nouvelle technologie qui apparaît comme par magie?
«L’utilisation de l’ARN messager remonte en fait aux années 1990», explique Claire-Anne Siegrist. Cette technologie n’a pas pu être développée à l’époque, faute de ressources. Il n’a ainsi pas été possible de l’observer lors d’études incluant plus de 40 000 personnes… jusqu’à ce que le coronavirus paralyse la planète. «Aucune entreprise pharmaceutique n’aurait pris seule le risque d’investir les milliards nécessaires au développement d’un vaccin dont personne ne savait s’il fonctionnerait! La pandémie a contraint les gouvernements à prendre ces risques financiers et à investir massivement. Ce qui a débouché sur ces vaccins particulièrement efficaces, qui ouvrent une nouvelle ère en vaccinologie, puisqu’ils laissent espérer le développement de nouveaux vaccins plus efficaces contre d’autres pathologies, comme la grippe.»

 

 

Comment fonctionne le vaccin à ARN messager?

  • On prélève le morceau d’ARN messager du virus qui code sa protéine de surface.
  • On en extrait d’infimes quantités pour préparer le vaccin.
  • Celui-ci est injecté au patient.
  • Une fois dans la partie externe de la cellule (l’ARN ne pénètre pas dans son noyau), l’ARN messager est traduit en protéine pour que le système immunitaire déclenche une réponse immunitaire capable de reconnaître le virus et de protéger le corps en cas d’infection.
  • Après deux jours, il n’y a plus de trace de l’ARN messager dans la cellule.

A lire aussi : Comment fonctionnent les deux vaccins anti-Covid disponibles en Suisse?

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