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Un mystère plane sur Grimentz

Sylviane Rossier-Genoud, 53 ans, a donné signe de vie pour la dernière fois le 18 septembre. Depuis, toute une vallée la cherche. Et sa fille unique a fêté ses 20 ans sans elle.

21 nov. 2009, 05:04

Rachel et sa soeur Sylviane vivent à Grimentz. Souvent, le dimanche, elles rendent visite à leur mère au foyer Saint-Joseph à Sierre. Ce dimanche 20 septembre, il est 10 heures quand Rachel appelle son aînée. Le téléphone cellulaire de celle-ci est débranché. Premier élément inhabituel. Rachel rappelle une heure plus tard. Toujours ce message priant de rappeler plus tard, car l'abonné mobile ne peut être atteint. Rachel, un peu inquiète, se rend de l'autre côté du village, au domicile de Sylviane. Elle trouve sa porte ouverte, ce qui est courant lorsque sa soeur ne part pas loin. Ce qui est plus étrange, c'est que, chez cette femme ordonnée, elle trouve des vêtements qui traînent, des reliefs du dernier repas, des armoires ouvertes. Des signes qui font penser à un départ précipité.

Le coeur battant, Rachel se rend dans des lieux fréquentés par Sylviane, et notamment leur mayen de Pinsec. Rien. Après une journée de recherches, Rachel renonce et Barbara Uhlmann, la fille de Sylviane, fait appel à la police. Des battues se mettent en place, la population se met au service de la famille et de la police. En vain.

«On se voit ce week-end»

Deux jours plus tôt, Barbara Uhlmann a parlé à sa mère. Il était 19 h 30 vendredi 18 septembre. Elle avait fait des courses pour sa fille et l'avait attendue à son appartement, à Sierre, pour les lui remettre. Barbara ayant du retard, Sylviane est partie et l'a appelée. «On se voit ce week-end», a-t-elle ajouté.

Depuis lors, ses proches ne trouvent pas la paix. Sylviane a-t-elle décidé de larguer les amarres? Quelqu'un l'a-t-il aidée à disparaître? A-t-elle attenté à ses jours? Est-elle en sécurité? «Ma soeur est tout à fait capable de tomber amoureuse et de s'en aller sans laisser d'adresse», remarque Rachel Matter. Dans sa jeunesse, Sylviane était partie aux Etats-Unis avec seulement son billet d'avion en poche. Elle y a passé six mois. Une femme à qui l'aventure ne fait pas peur.

Toutes les possibilités

Voilà pour l'hypothèse la moins grave à envisager. La police cantonale, elle, ne ferme aucune porte. Les agents gardent toutes les options en tête. Mais après huit semaines, on ne peut plus faire grand-chose. Une fois la possibilité d'un danger écarté, reste l'attente. L'attente d'un indice, d'un témoignage, d'une piste, d'un signe. Et les scénarios les plus fous de trotter dans les esprits.

La voiture de Sylviane Rossier n'était pas garée devant chez elle, où elle avait pourtant une place réservée, mais 150 mètres plus bas, devant le Restaurant des Mélèzes. Elle est arrivée là la nuit de samedi à dimanche entre 2 h 56 et 3 h 05. On le sait car une webcam prend en photo cette place de parking toutes les dix minutes. Une information qui pourrait être précieuse, si l'on pouvait en savoir un peu plus sur l'emploi du temps de Sylviane le samedi 19 septembre. Si quelqu'un l'a vue ou lui a parlé, il est prié de le communiquer à la police cantonale au 027 326 56 56.

Fragilité

La disparue était quelqu'un de très sensible et de très fragile psychiquement. «Sylviane, un mois avant de disparaître, avait complètement changé d'attitude. De dépressive et négative, elle était devenue subitement légère et joyeuse. Un signe, selon les psychiatres, qu'une décision importante avait été prise.» Laquelle? Partir avec un homme? Partir seule? En finir avec la vie? «Je ne sais pas ce qui s'est passé ce week-end là, mais une chose est sûre: si maman a décidé de partir et qu'elle a trouvé son bonheur, alors je suis vraiment contente pour elle. Mon seul grief est qu'elle aurait pu me le dire ou alors me laisser un mot», regrette Barbara Uhlmann, sa fille unique.

Triste anniversaire

Dans cette affaire, des éléments donnent des pistes, aussitôt brouillées par d'autres détails. On n'a pas retrouvé le passeport de Sylviane, mais aucune valise ne manque dans son logement. Les lunettes et les cigarettes de cette grande fumeuse sont restées dans le studio. Si elle se rendait à un rendez-vous, elle en avertissait ses proches. Là, pas de signe. Le 23 octobre, sa fille unique fêtait ses 20 ans. Ses proches se sont accrochés à l'espoir que si Sylviane était en vie, elle prendrait contact ce jour-là. Mais rien. Un espoir s'éteint.

Les pistes du chien

Un chien de la police est venu de Neuchâtel avec son maître pour rechercher sa piste. Il a effectué un étrange parcours, allant du domicile de Sylviane au cimetière où elle a passé un moment sur la tombe de son père, puis elle a effectué une autre station à l'entrée de l'église. Le chien a montré une piste allant du local des pompiers jusqu'à la décharge communale. Une visite au cimetière, comme un adieu volontaire? Les proches de Sylviane Rossier l'espèrent, et souffrent de ne pouvoir en être sûrs.

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