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Un crowdfunding pour sauver Cœur Wallis

Créée pour promouvoir la prise en charge rapide des arrêts cardiorespiratoires en Valais, Cœur Wallis pourrait lancer un financement participatif. Le réseau manque d’argent pour acheter les quelque 400 défibrillateurs nécessaires à couvrir l’ensemble du territoire cantonal.

05 mars 2021, 14:38
Pour l'heure, Cœur Wallis a fourni gracieusement 430 défibrillateurs aux communes qui en ont fait la demande pour les installer dans leur espace public. Il en manque aujourd'hui un peu plus de 400.

Les caisses de Cœur Wallis sont vides. Il manque environ un demi-million de francs au réseau valaisan de secouristes bénévoles pour acquérir quelque 400 défibrillateurs supplémentaires. L’association envisage de lancer un financement participatif.

Depuis que le réseau est opérationnel, soit depuis un peu moins de vingt-quatre mois, les secouristes bénévoles de Cœur Wallis ont sauvé douze vies. Douze personnes en arrêt cardiorespiratoire qui ont bénéficié des premiers soins sur place et sont ressorties ensuite de l’hôpital sans séquelles, se réjouit Jean-Marc Bellagamba, directeur opérationnel de Cœur Wallis contacté par Keystone-ATS.

A lire aussi: Prévention: cinq vies sauvées par les bénévoles de Cœur Wallis

Mobilisés sur appel de la centrale d’engagement 144 via un système de géolocalisation sur smartphone, les secouristes ou «public responders» ont pu pratiquer un massage cardiaque. Ou même administrer le premier choc électrique avec un défibrillateur cardiaque automatique (AED) en libre-service localisé non loin.

Pour l’heure, Cœur Wallis a fourni gracieusement 430 défibrillateurs aux communes qui en ont fait la demande pour les installer dans leur espace public. «Notre objectif est de disposer au total de quelque 850 AED afin d’assurer une couverture dense et optimale du territoire cantonal et ainsi augmenter la rapidité des interventions. Il nous en manque donc un peu plus de 400», détaille Jean-Marc Bellagamba.

Oui, mais voilà, un seul de ces appareils, boîtier compris, coûte à prix de gros 1300 francs environ. Il s’agit donc de réunir au minimum 500 000 francs. Mais Cœur Wallis est à sec.

Les flyers et appels aux dons lancés juste avant Noël dans des boîtes aux lettres valaisannes n’ont pas eu le succès escompté: «Les montants récoltés nous ont tout juste permis de couvrir les frais de distribution», constate Jean-Marc Bellagamba.

Des députés mobilisés

Lors de son lancement en juin 2018, l’association a levé 500 000 francs auprès d’une centaine de donateurs, dont dix ont versé la plus grande partie de la somme. Après ce départ sur les chapeaux de roues, les dons se sont taris.

Des députés au Grand Conseil ont interpellé le canton pour qu’il aide l’association à acquérir les défibrillateurs nécessaires. «Il s’agit d’un service public. Contribuer à sauver des vies fait partie des tâches régaliennes de l’Etat qui pourrait intervenir via son budget ordinaire», estime Stéphane Ganzer (PLR), l’un des auteurs du postulat interpartis.

Contacté, le Département de la santé indique que le canton soutient le projet depuis 2018, en finançant notamment la gestion opérationnelle du réseau et la formation continue des secouristes via l’Organisation cantonale valaisanne des secours (OCVS). Pour 2021, un montant de 150 000 francs est prévu au budget d’exploitation de l’OCVS, précise le département pour qui l’acquisition des défibrillateurs «incombe à l’association Cœur Wallis».

Un effort supplémentaire pourrait aussi être demandé aux communes qui paient uniquement 150 francs par année et par appareil à entretenir. «Mais cela n’encouragerait pas celles qui n’ont pas encore adhéré au réseau à le faire et ne suffirait de loin pas à réunir la somme nécessaire», constate Stéphane Ganzer, président de la commune de Noble-Contrée et également secouriste bénévole au sein du réseau valaisan.

En attendant de réussir à pérenniser son action, Cœur Wallis étudie toutes les pistes, même celle du crowdfunding. Un financement participatif que «nous envisageons de lancer au courant du deuxième semestre de cette année», précise Jean-Marc Bellagamba.

2500 secouristes espérés

Actuellement, le réseau compte 1800 secouristes bénévoles et l’association espère en recruter 700 de plus d’ici à une année. La pandémie de Covid-19 n’a pas entraîné de grands changements au sein du réseau, si ce n’est un renforcement de l’équipement de protection.

Les secouristes sont souvent samaritains, ambulanciers, infirmiers, pompiers ou policiers. «Mais l’activité est ouverte à tous ceux qui sont motivés par l’action de Cœur Wallis», rappelle Jean-Marc Bellagamba.

Obligatoirement majeurs, ils doivent avoir suivi et financé une formation Basic Life Support (BLS AED) de quatre heures qui coûte entre 150 et 180 francs. De son côté, Cœur Wallis finance tous les deux ans une formation continue.

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