"Pour nous, l'alternative était simple: investir ou mourir", explique Thierry Premand, le propriétaire de la scierie éponyme de Troistorrents. L'investissement à consentir pour changer la scie à ruban qui avait 30 ans au compteur est conséquent: 1,3 million. "Le soutien de l'Aide aux montagnards nous a permis de boucler le budget", indique le patron.
Si cet effort financier a été réalisé par la famille, c'est que Thierry, qui travaille dans son entreprise aux côtés de son épouse Francine, a un fils, Kilian, qui s'est formé pour reprendre la scierie familiale, active dans la région depuis 1883.
La scierie Premand est une affaire de famille: Thierry, Francine et Kilian y travaillent. © Aide Suisse aux Montagnards
De nombreux emplois sauvés
Le projet mené à bien permet de maintenir 13 emplois directs. Mais c'est toute une chaîne d'activités économiques qui peut se poursuivre, voire se développer. "En dehors de notre entreprise, nous faisons travailler des bûcherons et des transporteurs de la région."
Après le changement de la scie à ruban, la famille Premand ne va pas s'arrêter là. Elle a des projets d'investissements plein les tiroirs."Nous souhaitons pouvoir réaliser des produits à forte valeur ajoutée. Mais dans notre activité, tous les investissements se chiffrent en millions. C'est facile à calculer, mais c'est plus difficile à réaliser", note avec humour Thierry Premand.
Un secteur en mutation
Les scieries disparaissent les unes après les autres. "Il n'en restera que quelques-unes en Valais", estime le patron. "Nous devons lutter contre les prix européens sur les commandes de grosses quantités, alors que nous devons servir des salaires suisses."
Pour s'en sortir, la scierie Premand fournit des produits que les scieries industrielles ne réalisent pas. Et, surtout, elle travaille du bois suisse. "Les clients sont de plus en plus sensibles à la provenance du bois."