Sur les traces de Germaine Cousin, fée de l'or vert

C’est un chemin où il paraît rapidement sacrilège d’oser poser les pieds. Sur le sentier qui conduit au mayen de Parion-d’en-Bas, en dessus de Suen dans le val d’Hérens, chaque brin d’herbe est susceptible de posséder une vertu bien particulière. Un pouvoir magique, une saveur. Ces petites fleurs violettes qui n’ont l’air de rien sur le talus, par exemple, c’est de la sarriette des montagnes. Un régal sur la langue. Quant aux jeunes bourgeons de sapin, ils ont le goût du citron. «C’est délicieux, allez-y, essayez!» encourage Germaine Cousin. Baskets aux pieds, la grand-maman de 83 ans semble connaître jusqu’au plus petit de ces végétaux qui conduisent à Méritzo, son refuge de bois qui domine la plaine. Avec sa canne, elle les montre, les nomme et leur rend hommage: «La nature est riche et généreuse. Si seulement les gens savaient en profiter!» Germaine, elle, s’en est fait une alliée. Une...