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Sur fond de charges sociales non payées, le socialiste Gilbert Truffer arrête la politique

Des révélations du «Walliser Bote» poussent le député et président du PS haut-valaisan Gilbert Truffer à remettre ses mandats. En difficulté financière, l’entrepreneur n’a pas payé de charges sociales pour plusieurs dizaines de milliers de francs.

15 déc. 2020, 18:15
Gilbert Truffer aura siégé près de douze ans au Parlement.

Le Grand Conseil siégeait depuis huit minutes, mardi, quand les services du Parlement ont fait parvenir aux députés la lettre de démission de Gilbert Truffer, l’un des élus les plus visibles de l’assemblée. «En raison des circonstances rendues publiques, je démissionne de mon poste de député», écrit, sans plus de détails, le socialiste de Viège.

«Je réglerai jusqu’au dernier centime»

Celui qui présidait également la section haut-valaisanne du parti avait déjà annoncé son retrait immédiat de la politique dans le «Walliser Bote» de vendredi. Ce jour-là, le WB révélait que son entreprise active dans l’assainissement de bâtiments aurait déposé le bilan avec des dettes de 300 000 francs, dont une grande partie concernerait des charges sociales non payées. «Je réglerai jusqu’au dernier centime tous les montants des assurances sociales, par mes propres moyens ou avec l’aide de tiers», a déclaré l’entrepreneur de 53 ans qui concède l’entière responsabilité de sa déroute financière.

Cette démission est cohérente avec les positions socialistes.
Emmanuel Amoos, chef de groupe de l’Alliance de gauche

Gilbert Truffer n’a pas retourné nos appels. Emmanuel Amoos, son chef de groupe, qualifie la démission qu’il «n’a pas eu à demander» de «cohérente avec les positions socialistes». «Je dispose de très peu de détails mais si les faits sont avérés, ils sont graves pour les droits des travailleurs.»

La chute d’un politicien virulent

Au Grand Conseil, où l’on se demande si l’affaire deviendra ou non pénale, le tableau d’un socialiste qui ne paie pas les charges sociales fait d’autant plus ricaner que Gilbert Truffer comptait parmi les politiciens les plus virulents.

Il ne peut plus défendre ses convictions parce qu’il a échoué comme entrepreneur. Ce n’est pas drôle pour lui, nous n’allons pas en rajouter.
Michaël Graber, chef de groupe de l’UDC du Haut

«Si cette histoire était arrivée à quelqu’un d’un autre parti, il aurait été le premier à la dénoncer», remarque Aron Pfammatter. Le chef du groupe des PDC noirs fait notamment référence au fait qu’en septembre, Gilbert Truffer a accusé Manfred Schmid, vice-président du Grand Conseil, d’utiliser sa fonction politique pour s’éviter de débarrasser un dépôt de matériaux. Trois mois après avoir porté plainte contre un autre noir, le procureur et ami du patron de la FIFA, Rinaldo Arnold.

A lire aussi : Gilbert Truffer porte plainte contre Rinaldo Arnold (17 juin 2020)

Pour autant, Aron Pfammatter n’entend pas tirer sur une ambulance. «Nous ne jouerons pas à ce jeu, puisqu’il a tiré les conséquences qu’il devait.» Chef des UDC du Haut, Michaël Graber abonde. «Il ne peut plus défendre ses convictions parce qu’il a échoué comme entrepreneur. Ce n’est pas drôle pour lui, nous n’allons pas en rajouter.»

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