Les dernières semaines ont été marquées par une ferveur populaire pour le ballon rond mais surtout pour les pays participatifs à cette joute footballistique.
Cette exaltation s’est exprimée quelque peu différemment chez certains joueurs suisses. La réaction de notre population ne s’est pas fait attendre. Alors que l’engagement de joueurs d’origine étrangère sous le maillot à croix blanche n’avait pas suscité de remarques particulières, le geste déplacé des Xhaka, Shaqiri et Lichtsteiner a été vivement critiqué. Cette réaction peut s’interpréter de la manière suivante: la venue d’étrangers nous rend plus forts mais nos racines doivent être conservées.
Un seul mot permet de conjuguer ces deux notions: l’intégration. Dans ce registre, notre pays est champion du monde. Grâce notamment à l’implication des collectivités locales, la Suisse a toujours su garantir un équilibre sain entre préservation de sa culture et augmentation de la population d’origine étrangère.
Cette ouverture au monde est salvatrice. Combien d’entreprises porteuses d’emplois n’existeraient tout simplement pas et combien d’initiatives améliorant notre cadre de vie n’auraient jamais vu le jour sans l’implication de personnes d’origine étrangère? Vouloir se refermer sur soi-même à la mode «trumpiste» engendrerait indéniablement un appauvrissement pour notre pays. Imaginez où en serait aujourd’hui la Suisse si, le 1er janvier 1967, notre cher Roger Bonvin, président de la Confédération, avait twitté, pardon, faxé à l’ensemble de la population l’annonce de la construction d’un mur autour de la Suisse!
Gageons que notre pays saura dans le futur préserver cet esprit d’ouverture, accompagné d’une politique d’intégration sans faille, afin que l’on puisse encore longtemps dire: «Qu’il fait bon vivre dans notre belle Helvétie!»