Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Sortie du nucléaire: le Valais et ses barrages se positionnent

Pour produire plus d’électricité en hiver, le Valais devrait augmenter ses capacités de stockage hydroélectrique de 655 millions de m3, notamment en construisant de nouveaux ouvrages d’accumulations. Près de 5 milliards de francs seraient nécessaires.

27 oct. 2020, 13:19
Le Valais dispose de 160 centrales hydrauliques.

Le Valais et ses 160 centrales hydrauliques disposent d’une réserve hivernale théorique de plus de 2200 GWh. Telle est la conclusion, présentée mardi, d’une analyse des Forces motrices valaisannes (FMV).

Cette analyse a été mandatée par le Département cantonal de l’énergie, répondant à une demande de la Confédération, et s’inscrit dans le cadre de la stratégie énergétique 2050 de la Confédération et la Vision 2060 du Canton qui prévoient la sortie du nucléaire et des énergies fossiles. Pour l’heure, ces objectifs sont affectés par un défaut d’approvisionnement énergétique en hiver.

La production indigène d’électricité culmine en été, lorsque les centrales hydrauliques au fil de l’eau notamment bénéficient de la fonte des neiges, ou que le photovoltaïque profite du soleil. Elle est, en revanche, moindre en hiver, lorsque justement le besoin est plus important.

En théorie

«L’idée est d’utiliser l’énergie photovoltaïque excédentaire en été pour permettre de pomper et de stocker les eaux dans les barrages et de les turbiner quand on en a besoin en hiver», résume Stéphane Maret, directeur général des FMV. On parle ici d’une vision saisonnière du stockage hydroélectrique.

L’idée est d’utiliser l’énergie photovoltaïque excédentaire en été.
Stéphane Maret, directeur général des FMV

Mais pour que cela fonctionne, il faut augmenter les capacités de stockage du canton de 655 millions de m3. Soit davantage que les deux plus grands barrages valaisans – la Grande-Dixence (400 millions) et Mauvoisin (211 millions) – réunis.

Cette augmentation se fera par l’utilisation des futures retenues naturelles liées au retrait des glaciers (5%), le rehaussement des barrages existants (10%), mais surtout par la construction de nouveaux ouvrages d’accumulation (85%).

Et en pratique

Problème: 80% de ce potentiel hivernal se situe dans des zones protégées. «Avec l’établissement de cette stratégie, la production d’énergie hydraulique revêt un intérêt national, au même titre que la protection des paysages. Nous attendons maintenant de la Confédération des lignes claires, que pour chaque projet se fasse une pesée des intérêts entre écologie et énergie», détaille Roberto Schmidt.

La production d’énergie hydraulique revêt un intérêt national, au même titre que la protection des paysages.
Roberto Schmidt, conseiller d’Etat

Ce dernier note aussi que l’étude a été présentée à des associations de protection de la nature qui l’ont de manière générale bien accueillie. «Celle-ci fait office de premier jalon dans la recherche de synergies entre production d’énergie renouvelable et protection environnementale».

L’analyse des FMV a inventorié les 160 aménagements hydroélectriques du canton, leurs caractéristiques spécifiques et les développements possibles. Elle permet de chiffrer «théoriquement» le potentiel du canton du Valais à 2200 GWh, insiste le conseiller d’Etat Roberto Schmidt, qui avance la somme, elle aussi théorique, de 5 milliards de francs pour mener à bien tous les projets identifiés.

«Tout ne sera pas exploité dans les prochaines décennies», ajoute-t-il. Le potentiel valaisan est d’ailleurs à lui seul supérieur aux objectifs de la Confédération (2000) pour l’ensemble du territoire.

Votre publicité ici avec IMPACT_medias