Moi, c’est à mon père qu’on m’attribue. A cause de mes yeux… et sur mon matériel de vote. Son nom sur mon enveloppe, ça me fait les lever (s)es yeux. Un instant pour penser à lui. Lui qui est décédé il y a bientôt vingt ans et qui pourtant me renvoie à mon enfance, en s’accolant subrepticement à mon nom par la grâce de ma commune, trois quatre fois par année. Je suis une grande fille, mais je redeviens petite, quelques instants, comme quand j’attendais son retour pour lui faire signer mon carnet scolaire, à mon père.
Cette semaine, on a appris que c’était encore compliqué pour certaines communes valaisannes d’envoyer un courrier officiel aux femmes sans y faire planer l’ombre et le nom de leur époux, ou de leur géniteur lorsqu’elles ne sont pas mariées. Sans leur rappeler – des fois qu’elles les oublieraient ou seraient tentées de le...